Le Journal de Quebec

« Raonic n’est pas un feu de paille »

- EUGÈNE LAPIERRE

- Étienne Bouchard

Les succès des joueurs de l’unifolié, et particuliè­rement de Milos Raonic, au tournoi de Wimbledon annoncent des moments agréables pour le tennis canadien, selon le directeur de la Coupe Rogers, Eugène Lapierre.

Ce dernier estime que le triomphe de la sixième tête de série aux dépens du grand Roger Federer en demi-finale du tournoi, hier, n’est pas le fruit du hasard.

«Milos a beaucoup travaillé son jeu au cours des récentes années et il est en belle forme. Son match a duré cinq sets et il était celui qui avait le plus d’énergie sur le court, a déclaré le vice-président de Tennis Canada en entrevue téléphoniq­ue. Son retour contre David Goffin [en huitième de finale] est un signe important, car on voit qu’il a la confiance. Encore aujourd’hui, après avoir perdu la troisième manche, il est revenu à son jeu.»

La facette psychologi­que est certes primordial­e pour l’ontarien qui affiche un dossier de 37-8 cette année. Cependant, il ne faut pas oublier les aspects techniques que la septième raquette mondiale a peaufinés.

«Maintenant, l’ensemble de son jeu est aussi fort que son service. Il cogne fort derrière la ligne de fond et son coup droit est l’un des plus puissants du tennis. Et son revers est excellent, surtout sur le gazon, a ajouté Lapierre. Ce n’est pas un feu de paille.»

RENVERSER MURRAY

Le dirigeant croit que le puissant serveur a tout ce qu’il faut pour venir à bout de sa bête noire en 2016, l’écossais Andy Murray, qui a remporté les trois duels opposant les deux hommes.

«Aux Internatio­naux d’australie, Milos l’avait dans les câbles avant de subir une blessure. Au Queen’s, il a échappé le match après avoir pris l’avance; il espérait d’ailleurs une revanche et il l’aura!, a expliqué Lapierre. Là, il a effacé un retard contre l’un des plus grands de tous les temps, sur l’herbe de surcroît.

«On voit dans son attitude qu’il veut gagner, a-t-il poursuivi, précisant que Raonic ne veut pas se contenter d’un rôle de figurant devant une foule hostile, demain. Après sa victoire (vendredi), il ne s’est pas étendu, les bras dans les airs: il est resté calme, a serré la main de Federer et s’est dit qu’une autre étape était franchie.»

DOMMAGE POUR FÉLIX

Chez les juniors, le Canada peut compter sur Denis Shapovalov parmi les finalistes, ce qui réjouit Lapierre.

«Tout le monde disait qu’il allait gagner les deux doigts dans le nez et c’est ce qui se passe. Son style sur gazon est calqué sur mesure pour son service. Il est gaucher et ça l’aide. Ses balles sont lourdes et il frappe dur», a-t-il spécifié.

Le V.-P. de Tennis Canada se désole toutefois de l’éliminatio­n de Félix Auger-aliassime en quart de finale contre Alex De Minaur.

«On aurait dû avoir deux Canadiens en finale! Il avait l’avance par deux bris avant de se faire remonter. Par contre, à 15 ans, il est encore jeune et il va se reprendre. Disons que ça augure très bien», a résumé Lapierre.

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