Le Journal de Quebec

« Conseiller en prévention de l’absentéism­e » recherché

- MARC-ANDRÉ GAGNON

Ayant le souci de s’assurer que le maximum d’employés soit au boulot pour s’occuper de vos impôts, Revenu Québec s’apprête à embaucher nul autre qu’un «conseiller en prévention de l’absentéism­e».

Un autre fonctionna­ire occupe déjà la même fonction depuis 2014 au sein de l’organisati­on.

«Cela fait partie des principes de saine gestion, c’est-à-dire mettre en place des mesures visant à promouvoir un environnem­ent de travail stimulant et favoriser de saines habitudes de vie afin de diminuer le taux d’absentéism­e», a expliqué la porte-parole de Revenu Québec, Geneviève Laurier.

Les intéressés ont jusqu’au 19 août pour soumettre leur candidatur­e. Le salaire annuel offert pour cet emploi varie de 41 000 $ à 76 000 $, selon l’expérience et les qualificat­ions.

Le candidat retenu sera basé dans les bureaux de l’agence situés à Québec, sur la rue de Marly. Il pourra cependant être appelé à se déplacer aux quatre coins de la province, afin d’intervenir dans les différents bureaux de Revenu Québec, précise l’offre d’emploi.

UN TAUX D’ABSENTÉISM­E PLUS ÉLEVÉ

Bien qu’il soit «demeuré stable», c’està-dire autour de 6 % au cours des dernières années, le taux d’absentéism­e au sein de l’agence du revenu du Québec demeure plus élevé qu’ailleurs dans la fonction publique québécoise.

Bon an, mal an, les fonctionna­ires de l’état québécois utilisent en moyenne une douzaine de jours de congé de maladie. Considéran­t que leur calendrier compte environ 260 jours de travail par année, le taux d’absentéism­e chez Revenu Québec représente en moyenne l’équivalent d’environ trois semaines d’absences par année pour cause de maladie.

Le cabinet du ministre des Finances, Carlos Leitao, a refusé de commenter ce dossier.

UNE AFFAIRE DE GROS SOUS

Les congés de maladie sont pourtant une affaire de gros sous chez Revenu Québec. Tellement que l’agence a constitué un Fonds des congés de maladie accumulés d’environ 90 M$.

Chez Revenu Québec, comme dans l’ensemble de la fonction publique, les employés syndiqués peuvent accumuler leurs congés de maladie non utilisés. En cas de fin d’emploi ou de décès, un maximum de 132 congés de maladie (six mois de travail) est remboursé en un seul versement, à 50 % de leur valeur.

Ceux qui partent à la retraite peuvent aussi décider d’encaisser cette somme, mais la plupart des fonctionna­ires «choisissen­t surtout, après autorisati­on, d’utiliser ces journées lors de leur préretrait­e, c’est-à-dire en conservant leur lien d’emploi et en s’absentant du travail sans perte de salaire, jusqu’à ce que leur banque soit épuisée», peut-on lire dans le dernier rapport annuel de l’agence.

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