Les ratés du système Phénix coûteront jusqu’à 20 millions $
Les ratés du nouveau système de paie Phénix touchant 80 000 fonctionnaires fédéraux au pays coûteront jusqu’à 20 M$ aux contribuables.
Ce nouveau virage effectué sous le gouvernement Harper et implanté depuis le début de l’année sous le gouvernement Trudeau devait générer des économies de 70 M$ par année.
Or, le mauvais départ que connaît le système réduira les économies anticipées d’au moins 15 à 20 M$, a indiqué hier la sous-ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, Marie Lemay.
CENTRES TEMPORAIRES
Ces dépenses sont notamment liées à la mise en place de différents centres temporaires d’appels et de paie à Gatineau, Montréal, Shawinigan, Winnipeg et Toronto pour régler le fiasco qui cause bien des maux de tête au gouvernement et aux employés. Ces montants ne tiennent cependant pas compte d’autres dépenses qui devraient s’ajouter, comme des compensations aux fonctionnaires touchés.
«Il y aura des coûts additionnels qu’on est en train de regarder pour accélérer le processus sur l’ensemble du système, mais il faut se souvenir qu’il y avait des économies de 70 millions $ qui étaient prévues avec l’implantation du système», a fait valoir Mme Lemay.
La sous-ministre a indiqué que 589 nouveaux cas d’employés n’ayant pas reçu leur paie ont été rapportés depuis la semaine dernière, et que 210 d’entre eux devraient recevoir une paie le 10 août.
Elle a aussi expliqué que 436 des 720 employés qui n’avaient reçu aucune paie ont finalement pu en recevoir une mercredi. Il s’agit notamment d’étudiants et de nouveaux employés ou d’autres fonctionnaires qui reviennent d’un congé non payé. Plus de la moitié du nombre restant recevront une paie le 10 août.
«Bien que nous réalisions des progrès, nous nous attendons à ce que ces cas continuent à faire surface, mais en moins grand nombre avec le temps», a-t-elle précisé.
D’ICI LA FIN OCTOBRE
Mme Lemay estime que les problèmes rencontrés avec Phénix seront résolus à la fin du mois d’octobre.
Elle a rappelé que les employés en difficultés financières peuvent aussi demander une avance salariale au gouvernement et que des discussions ont lieu avec le Conseil du Trésor pour mettre en place un processus de compensations.
Appelée à témoigner pendant plus de deux heures à un comité parlementaire d’urgence, hier, Mme Lemay a fait valoir que l’ancien système de paie était vieux de 40 ans et comprenait une «technologie désuète qui mettait à risque la durabilité de l’administration de la paie».
Elle a à maintes reprises défendu la décision du ministère d’aller de l’avant sans attendre avec le nouveau système, reconnaissant toutefois que plus d’efforts auraient dû être déployés afin de mieux préparer les usagers de Phénix.