Cigarettes au menthol en rupture de stock
Trois semaines avant qu’elles soient officiellement interdites, les cigarettes au menthol se font déjà rares chez plusieurs détaillants. Certains ont déjà écoulé tous leurs stocks.
Depuis le 26 mai, les tabagies, dépanneurs et épiceries n’ont plus le droit de s’approvisionner auprès des fabricants et grossistes pour le menthol et autres produits du tabac aromatisés. Le gouvernement Couillard avait prévu une période de transition de trois mois avant l’entrée en vigueur de l’interdiction complète, le 26 août prochain.
«Il ne nous reste plus rien au menthol», répond d’emblée un commis de dépanneur dans l’arrondissement Les Rivières à Québec. «Nous, on est en rupture de stock», répond un autre détaillant du centre-ville.
De rares points de vente semblent avoir encore des paquets disponibles en grande quantité. Une tournée d’une douzaine d’établissements nous a permis de constater une pénurie des marques les plus populaires.
UN PRODUIT MARGINAL?
L’industrie du tabac, qui s’est opposée à l’interdiction du menthol, arguait qu’il s’agissait d’un marché marginal avec des ventes totalisant seulement 3 % de tous les produits du tabac. «Mais ce n’est pas marginal auprès des jeunes, de là la problématique», expose la porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Flory Doucas.
Cette dernière rappelle que le taux de tabagisme stagne à environ 20 % au Québec depuis plusieurs années. L’attrait des jeunes pour les produits aromatisés – particulièrement le menthol qui créerait une plus grande dépendance – a créé une nouvelle génération de fumeurs et «a fait reculer les progrès qu’on aurait pu avoir», fait-elle valoir.