L’enquête nationale accueillie avec soulagement et une certaine réserve
AGENCE QMI | L’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées, lancée hier par le gouvernement Trudeau, a été accueillie avec un profond soupir de soulagement et une certaine réserve de la part des familles des victimes et des responsables autochtones.
Attendue depuis des années, la commission d'enquête devra «se concentrer sur les causes des taux de violence démesurés contre les femmes et filles autochtones», a déclaré, très émue, la ministre fédérale de la Justice, Jody Wilson-raybould.
«Nous devons identifier les causes de ces disparités et agir maintenant pour y mettre fin», at-elle dit en conférence de presse au Musée canadien de l’histoire.
Dotée d’un budget total de 54 millions $, l’enquête s’étendra du 1er septembre prochain au 31 décembre 2018. 16 millions de dollars supplémentaires ont été débloqués pour aider les familles à organiser leurs démarches pour faire la lumière sur des affaires non résolues.
Les commissaires, quatre femmes et un homme, dont la Québécoise Michèle Audette, se- ront autorisés à citer des témoins à comparaître. Ils n’auront toutefois pas le pouvoir d’obliger un corps policier à rouvrir une enquête classée peutêtre trop rapidement. Dans le meilleur des cas, les enquêteurs pourront recommander aux forces de l’ordre, à la lumière de faits nouveaux, de se pencher sur des affaires non élucidées.
«Nous avons besoin d’aide»
En réaction à cette lacune, des familles de victimes ainsi que diverses associations ont continué d’exiger, hier, que des affaires classées soient enfin réexaminées. C’est le cas de Bridget Tolley, dont la mère, Gladys, aurait été heurtée à mort par un policier de la Sûreté du Québec (SQ) en face de chez elle, à Maniwaki, en 2001. Selon Mme Tolley, l’enquête de la SQ a été entachée d’irrégularités.
«Nous avons besoin d’aide, a-telle lancé en pleurs, alors qu'elle était venue assister au lancement de l’enquête, hier. C’est ce que nous demandons depuis des années. Nous voulons que nos dossiers soient examinés. Nous voulons que justice soit faite pour nos familles.»