Ébranler les colonnes du temple syndical
Ainsi l’aile jeunesse du Parti libéral du Québec souhaite s’attaquer à une des vaches sacrées des syndicats: la prépondérance de l’ancienneté.
C’est en effet une des propositions qui sera abordée lors du Congrès-jeunes qui se tiendra à Québec dans un peu moins de deux semaines.
UNE SOLIDE RÉPUTATION
La Commission-jeunesse du PLQ a acquis ses lettres de noblesse il y a belle lurette.
Se sont succédé depuis sa création les Jacques Chagnon, Claude Béchard et Mario Dumont pour ne nommer que ceux-ci. Les jeunes libéraux ont souvent été précurseurs. Pensons à la mise sur pied du Fonds des générations, la carte d’assurance maladie, l’enseignement de l’anglais dès la première année, ou encore l’élimination de la malbouffe dans les écoles.
En 2004, les jeunes libéraux avaient créé un immense débat de société en proposant l’abolition de la formule Rand, clause totalement désuète qui oblige un travailleur à cotiser et adhérer à un syndicat lorsque son emploi est régi par une convention collective.
Le premier ministre Charest avait alors rejeté du revers de la main cette proposition, préférant éviter une confrontation monstre avec le milieu syndical. Puis, plus rien.
UNE AUTRE OCCASION
Douze ans plus tard, les jeunes libéraux reviendront à la charge en proposant de remettre en question le principe d’ancienneté. Une autre bonne idée. Privilégier la compétence plutôt que le nombre d’années de travail.
Philippe Couillard dira assurément qu’il laisse la Commission-jeunesse discuter librement. Cependant, il sera évident pour le premier ministre et son équipe que le gouvernement ne se lancera jamais seul dans cette aventure. Il faudrait que les grandes centrales syndicales emboîtent le pas et acceptent de moderniser certaines dispositions. Évidemment, rien n’est moins certain. Le seul dialogue que ceux-ci entretiendront est le dialogue de sourds.
Reste à espérer que les jeunes du PLQ retrouveront cette pugnacité qui fut jadis leur marque de commerce et qui s’est estompée au fil des ans. Qui sait, peut-être que cette fois-ci pourrait être la bonne.