Un psy juge « suspicieux » que Bain blâme son antidépresseur
Un psychiatre a trouvé «suspicieux» que Richard Henry Bain blâme un antidépresseur pour expliquer la fusillade du 4 septembre 2012 au Métropolis.
Le Dr Joël Watts a rencontré l’accusé en 2015 afin d’évaluer son état mental. Il a été appelé comme premier témoin de la Couronne en contre-preuve, afin de prouver que Bain était responsable criminellement le 4 septembre 2012.
Spontanément lors de leur première rencontre en 2015, Bain aurait parlé du Cymbalta et des effets que ce médicament aurait eus sur lui le soir du drame.
«C’est lui qui en a parlé par lui-même, sans que je le questionne à ce sujet», a témoigné hier le psychiatre.
Il a ajouté que dans son domaine, lorsqu’un patient «met de l’avant par luimême» ses symptômes, qu’il les amplifie, ou les simule, cela soulève «des drapeaux rouges».
«Initialement, lorsque j’ai entendu que M. Bain se disait affecté par le Cymbalta, pour moi, c’était un autre exemple qu’il tentait de blâmer ce médicament pour son comportement», a-t-il ajouté.
Bain aurait notamment dit que le Cym- balta le rendait «gelé comme une balle» ( high as a kite), «hors de contrôle». Une information «suspicieuse», puisque ce médicament rend plutôt somnolent.
ÉVITER LA JUSTICE?
Dr Watts ne croit d’ailleurs pas que Bain ait fait une surdose d’antidépresseurs le soir du drame.
La psychiatre qui a témoigné pour la défense, Dre Marie-frédérique Allard, abonde dans le même sens. Or, les deux psychiatres diffèrent quant à leur diagnostic. Dre Allard croit que le médicament aurait amené l’homme dans un état de psychose.
Mais pour Dr Watts, l’accusé a plutôt «simulé» les symptômes d’une psychose, afin d’éviter d’être reconnu responsable pour le drame.
Il ne croit pas non plus l’accusé qui clame n’avoir aucun souvenir de la fusillade.
«Je considère que M. Bain pourrait exagérer et feindre l’amnésie pour ces événements dans le but d’éviter les conséquences légales de ses gestes», a écrit Dr Watts.