Une participation à Rio pleinement méritée
Avec toutes les embûches rencontrées par Sergio Pessoa, sa qualification pour les Jeux de Rio relève peut-être d’une force inconsciente exercée par son Brésil natal.
Après une première chirurgie pour réparer une déchirure du ligament croisé antérieur, quelques semaines après avoir participé aux Jeux de Londres en 2012, Pessoa a subi une blessure identique au même genou gauche huit mois plus tard. Résultat: il a dû bouder le judo durant 20 mois, se limitant à de l’entraînement physique et de la réadaptation jusqu’en mai 2015.
Mais les Jeux de Rio approchaient vite et il lui fallait participer à des compétitions afin d’amasser de précieux points de classement durant le long processus de qualification. Sa croisade a débuté de façon précipitée lorsqu’un désistement lui a ouvert la porte aux Jeux panaméricains de Toronto, où il a terminé cinquième «même si je n’étais pas au sommet de ma forme».
« Un PEU seul »
Cette première véritable compétition a lancé le judoka de 27 ans dans un long marathon. Parvenu à se hisser jusqu’au 22e rang mondial de sa catégorie, dernier étage requis pour se qualifier pour les Jeux, il fut le dernier athlète accepté en mai dernier.
«Mon père a été vraiment utile durant la dernière année. Il y a eu des moments lorsque ça n’allait pas et que j’étais démotivé. Après une mauvaise compétition et une mauvaise performance, je me pointais à l’entraînement et je n’avais pas le goût de m’entraîner. Mon père est venu me parler au mois de janvier pour me remonter le moral», raconte Pessoa fils.
«Je me suis senti un peu seul durant la dernière année parce que les entraîneurs s’occupaient davantage de ceux qui n’étaient pas blessés. Une chance que mon père a été là. J’avoue que je me suis senti laissé de côté vu que je n’étais pas le plus performant dans l’équipe. Moi, je savais ce qu’était mon potentiel. J’avais une grande confiance en moi, mon père aussi.»
« il l’a Mérité »
L’expérience du père, autant avec son passé d’athlète que dans son travail actuel d’entraîneur provincial à Judo Québec, a servi le fiston. Comme si sa participation aux Jeux olympiques dans son Brésil natal était toute tracée.
«Oui, ça doit être le destin parce que ça a été difficile pour lui, rapporte le paternel. Il mérite sa place parce qu’il a travaillé durant la dernière année. Il a beaucoup pleuré aussi. Il l’a mérité.»
«je ne vais jamais renier mes racines, mais si quelqu’un me le demande, je vais dire que je suis canadien» - Sergio Pessoa senior