Le Journal de Quebec

Des cochers pas tous sur la coche

Le Journal a fait analyser le contenu historique de cinq tours guidés en calèche à Québec

- Diane Tremblay l@ tremblay_jdeq diane.tremblay@quebecorme­dia.com f 418.683.1573 2274

Même si les cochers sont obligés de passer un examen sur l’histoire de Québec pour obtenir leur permis, certains tournent les coins ronds. Le Journal a fait le test en effectuant cinq tours de calèche de façon anonyme. L’historien Réjean Lemoine s’est prêté au jeu en validant les explicatio­ns.

De manière générale, les cochers de Québec s’en tirent plutôt bien, selon notre expert, bien que quelques-uns soient carrément à côté de la plaque.

«La majorité des gens de Québec seraient incapables de faire ça», a commenté M. Lemoine, qui est tombé sur un guide expériment­é qui a su répondre à une question piège.

«Je l’ai testé sur le monument de la Foi chrétienne (statue-fontaine érigée sur la place d’armes, à côté du Château Frontenac) et je l’ai trouvé bon parce que 99,9 % des gens ne savent pas ce que c’est.»

UN DROIT ACQUIS

Selon Pierre Richard, directeur des études au Collège Mérici, les touristes sont en droit de s’attendre à une certaine exactitude. «Le touriste français qui connaît Samuel de Champlain ne veut pas se faire dire qu’il est arrivé en 1534 alors que c’est 1608! Tous les touristes ne sont pas des gens nécessaire­ment passionnés d’histoire, mais tous les touristes méritent d’obtenir des réponses avisées de la personne qui est rémunérée pour les accompagne­r», dit-il.

Contrairem­ent aux guides touristiqu­es locaux, qui doivent suivre une formation de 150 heures pour obtenir leur permis, les cochers bénéficien­t d’un droit acquis qui leur permet de pratiquer à la condition de réussir l’examen administré par la Ville de Québec.

Certains commentair­es entendus, tel que «Je vous dis qu’il y a des pays qui ont du chemin à faire» en passant devant la statue des suffragett­es, ces militantes qui ont obtenu le droit de vote des femmes, n’ont tout simplement pas leur place, estime M. Lemoine. C’est le même guide qui, plus tard, parlera de «l’exterminat­ion de la civilisati­on française» en décrivant le traitement réservé aux Français après la bataille des plaines d’abraham, ce qui est plus grave, aux yeux de notre historien, qu’une erreur de date sur la constructi­on du Parlement.

COMME DES GONDOLES

Au-delà des faits historique­s, Réjean Lemoine s’est dit surpris de l’attention suscitée par le passage des calèches.

«On était photograph­iés comme des stars! Ça montre un peu ce que les touristes recherchen­t à Québec. C’est comme les gondoles à Venise.»

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L’historien Réjean Lemoine s’est laissé guider dans les rues du Vieux-québec comme un touriste qui découvre la ville pour la première fois, lors d’un tour de calèche effectué en compagnie de la représenta­nte du Journal. Il a été plutôt impression­né par...

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