Des moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre Zika ?
MIAMI | (AFP) Un moustique génétiquement modifié pour empêcher la prolifération de cet insecte qui transmet notamment la dengue et le Zika, ne devrait pas représenter de danger pour l’environnement, a indiqué hier l’agence américaine du médicament.
La FDA, qui a étudié des milliers de commentaires du public depuis mars, a estimé que «le champ d’essai proposé» du moustique OX513A mis au point par la société britannique Oxitec «n’aura pas d’impact significatif sur l’environnement».
Les moustiques mâles ont été génétiquement modifiés pour que leur progéniture meure avant d’atteindre l’âge adulte ce qui, selon Oxitec, permettra de réduire les populations de moustique Aedes aegypti qui peut propager chez les humains des maladies virales comme le Zika, la dengue, la fièvre jaune et le chikungunya.
PAS ENCORE APPROUVÉ
Cette prise de position de la FDA ne signifie néanmoins pas que ce moustique OGM a reçu une approbation immédiate pour sa commercialisation, a précisé l’agence fédérale dans un communiqué.
«Oxitec a la responsabilité de s’assurer que toutes les autres exigences locales, au niveau des États et au niveau fédéral sont remplies avant de mener le champ d’essais proposé», a-t-elle relevé.
Le département de contrôle des moustiques dans les Florida Keys, chapelet d’îles à la pointe de l’état, devra notamment soupeser l’opportunité de donner son feu vert et, le cas échéant, le calendrier des essais.
INSECTES LIBÉRÉS
Ce programme consiste à libérer dans la nature des mâles Oxitec pour qu’ils s’accouplent avec des femelles Aedes aegypty. Seules les femelles piquent et inoculent les maladies.
Toute larve née de cet accouplement mourra rapidement, réduisant la population des moustiques.
«Des essais de performance au Brésil, au Panama et dans les Îles Caïmans ont appliqué cette approche, et dans chacun de ces essais, la population d’aedes aegyti a été réduite de plus de 90%, un niveau exceptionnel de contrôle par rapport aux méthodes conventionnelles comme les insecticides», a fait valoir Oxitec .
La perspective de faire de même dans les Florida Keys a toutefois suscité une forte opposition chez de nombreux riverains. Une pétition sur le site change.org a récolté plus de 168 000 signatures.