Quand le diable s’habille en rose fluo
De la part d’un producteur – Zack Snyder – qui nous a livré Watchmen – et de Charles Roven – qui est à l’origine de la trilogie des Batman –, on aurait pu espérer mieux. Beaucoup mieux.
Malheureusement, L’escadron suicide est un festival d’occasions manquées.
Dès les premières images, cet Escadron suicide de 130 minutes et au budget d’environ 175 millions $ laisse voir ses défauts. Oui, il a bien de la musique entraînante et du visuel fluo, mais la présentation des personnages à la mode d’un clip vidéo qui se veut «trash» sans l’être lasse au bout de quelques minutes.
Pourtant, la matière première est d’or. Un groupe de super méchants dotés de pouvoirs est secrètement embauché par le gouvernement américain pour supprimer des méchants vraiment méchants.
C’est ainsi qu’on fait la connaissance de Deadshot (Will Smith), Harley Quinn (Margot Robbie), le Joker (Jared Leto), Killer Croc (Adewale AkinnuoyeAgbaje) pour ne citer qu’eux, sortis de leurs cellules pour mettre hors d’état de nuire l’enchanteresse (Cara Delevingne).
RYTHME DÉCOUSU
Sachant que l’objectif de cet escadron n’est défini qu’au bout de 45 minutes, vous avez une idée du rythme décousu de cette superproduction originaire des mêmes studios que Batman contre Superman… c’est tout dire! Car, si le scénario se réclame de Deadpool – violence, petites répliques censées faire mouche, humour décalé, etc. –, les visées commerciales, elles, sont à l’image de celles de Marvel. Du coup, tout ce qui aurait pu plaire à un public adulteest passé au tordeur aseptisé d’un classement «13 ans et plus» et donc vidé de sa substance.
Au final, L’escadron suicide est une magistrale perte de temps.