Les espoirs sont grands pour nos plongeuses
RIO DE JANEIRO | S’il y a un sport où des athlètes du Québec sont attendus sur le podium, c’est bien au plongeon. Elles sont quatre à viser des médailles, soit Roseline Filion, Meaghan Benfeito, Jennifer Abel et Pamela Ware.
Que ce soit en synchro ou sur le plan individuel, ces quatre plongeuses se présenteront au bassin de plongeon de Rio le coeur gonflé d’espoir.
La première épreuve, celle du 3 m synchro, sera présentée demain au magnifique centre aquatique Maria Lenk, à Barra da Tijuca.
Filion, Benfeito et Abel ont paradé sur la troisième marche du podium aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et elles entendent grimper quelques pouces plus haut au Brésil.
Le Journal de Montréal a demandé à quatre ex-médaillés olympiques, soit Alexandre Despatie, Émilie Heymans, Sylvie Bernier et Annie Pelletier, de nous livrer leurs commentaires sur les chances de médailles de celles qu’on surnomme le Fab IV.
On peut dire qu’à l’instar des Beatles, ce sont quatre belles filles dans le vent qui nous font honneur sur la scène internationale du plongeon.
EN TERRITOIRE FAMILIER
«Je pense qu’elles sont prêtes, qu’elles ont bien fait leurs devoirs», a commenté Heymans, la seule plongeuse canadienne de l’histoire à avoir remporté quatre médailles aux Jeux olympiques.
«Roseline, Meaghan et Jennifer en sont à leur troisième participation aux Jeux et ça constitue un avantage, car elles se retrouvent en territoire familier», a-t-elle ajouté.
«Je me souviens qu’à ma troisième participation à des Jeux olympiques, Pékin, je me sentais beaucoup plus sûre de moi et ça m’avait permis de remporter une médaille individuelle à la plateforme de 10 mètres.
«Lorsque tu possèdes un plus gros bagage d’expérience sur la scène olympique, ça t’aide à mieux canaliser tes énergies et ça t’évite de devenir trop émotive avant la compétition.»
LES CHINOISES FAVORITES
Heymans est d’avis que les Chinoises seront de nouveau difficiles à battre.
«Tout est cependant possible pour nos filles. Les Chinoises ne sont pas des robots. Elles sont humaines. Elles peuvent toujours commettre des erreurs.»
Croisé à la salle de presse à Rio, Alexandre Despatie a confié qu’il aime vraiment les chances de nos quatre plongeuses de s’illustrer à ces Jeux.
«Je crois que les quatre filles peuvent revenir au Québec avec une médaille autour du cou, a affirmé le double médaillé d’argent aux Jeux olympiques. Pamela Ware est peut-être moins connue que les autres, mais elle a tout de même remporté trois médailles aux championnats du monde.
«Tout le monde favorise les Chinoises et c’est normal, mais elles n’aiment pas plonger en plein air, surtout si les journées sont fraîches et venteuses, comme ça risque d’être le cas ici. Je m’attends à une compétition très serrée en synchro. Tout peut se produire.»
GUERRE DE NERFS
Annie Pelletier, médaillée de bronze au tremplin de 3 mètres aux Jeux d’atlanta en 1996, estime que les portes sont ouvertes pour les membres du Fab IV en synchro pour obtenir une médaille d’argent.
«Les Chinoises ne peuvent déléguer qu’une seule équipe en synchro et ça laisse donc deux places libres sur le podium», a-t-elle souligné.
«Même si je crois toujours que les Chinoises possèdent une longueur d’avance, Roseline et Meaghan peuvent assurément grimper sur la deuxième marche du podium.
«Ce sera plus difficile dans les épreuves individuelles, alors que la Chine a deux représentantes par épreuve. Je crois qu’au tremplin de 3 mètres, Jennifer (Abel) peut se faufiler entre les deux Chinoises.
«Si elle gagne une médaille, ce sera la première au tremplin de 3 mètres individuel depuis celle que j’ai remportée aux Jeux d’atlanta le 31 juillet 1996», a souligné Pelletier, cette heureuse maman d’un garçon âgé de huit mois.
Elle a parlé d’une guerre de nerfs aux Jeux olympiques.
«Disons que la préparation psychologique est aussi importante que celle sur le plan physique.»
Pelletier est d’avis que Roseline Filion vivra une pression différente en sachant qu’elle participe à ses derniers Jeux.
«Tout athlète rêve de finir sa carrière olympique sur une note heureuse», a dit pour conclure celle qui sera analyste pour Radio-canada à Rio.
« les quatre filles peuvent revenir au québec avec une médaille autour du cou » – Alexandre Despatie