Allez les filles!
RIO DE JANEIRO | Toute l’année, ce sont les gars qui accaparent le gros des manchettes (à part bien sûr notre Eugenie nationale…). Le Canadien, l’impact, la NFL, le baseball, le sport automobile, les Alouettes… Le sport professionnel au Canada est ainsi fait. À Rio, ce sera différent. Et rafraîchissant. Les filles comptent pour 60 % (187 sur 313) des athlètes canadiens aux Jeux. Une différence qui s’explique en partie par la présence de trois équipes féminines contre aucune masculine en rugby, basketball et soccer. Les trois seront d’ailleurs en action aujourd’hui. Bien hâte de voir les débuts olympiques du rugby à 7. Ça promet d’être excitant et j’y serai. Ces dernières années, en y pensant vite comme ça, les équipes de filles m’auront fait le plus «triper» comme spectateur. De toute manière, comme journaliste couvrant le sport professionnel, on adopte à la longue une grande distance critique. No cheering on the press box, c’est bien connu… Et bien normal. Ça ne nous empêche pas d’apprécier la beauté d’un jeu, toutefois. Comme les poussées fulgurantes de P.K. Subban. Oui, il sera ravissant dans le jaune aussi…
POUR L’AMOUR DU SPORT
Mais les filles, c’est autre chose. On a le goût de les encourager. Elles se dépensent pour l’amour du sport, point. Il y a bien peu de sous rattachés à tous leurs efforts. Qu’on se rappelle ce match sublime de l’équipe canadienne de hockey contre les Américaines à Sotchi en 2014. Une finale d’anthologie. En arrière 2 à 0, trois minutes au cadran seulement. Ça sent la fin. Un but, l’espoir revient. Puis Marie-philip Poulin qui égale la marque et remet ça en prolongation. Du beau hockey, du grand hockey. Un moment de pure émotion. L’or inattendu. Et cette course majestueuse de Magali Harvey, la même année, en Coupe du monde de rugby. Une pluie d’honneurs pour l’athlète qui a inscrit 61 des 113 points de son équipe durant le tournoi: jeu de 2014, joueuse de 2014. Et dire qu’aujourd’hui, on ne la verra pas au rugby à 7… On souhaite tout le bien du monde à l’équipe de rugby (3e au monde), qui affronte le Japon (11e) à 11 h 30, puis le Brésil (10e) à 16 h 30. Mais si elle déçoit, l’entraîneur John Tait aura une tonne de pression. Je ne comprends toujours pas cette décision de ne même pas sélectionner Harvey comme réserviste. Au moins, trois Québécoises font partie de l’équipe de 12 joueuses: Bianca Farella, Karen Paquin et Natasha Watcham-roy.
BASKET, SOCCER, TENNIS
L’équipe de basketball canadienne (9e au monde), elle, affronte la Chine (8e) à 13 h 15. Mené par la joueuse d’expérience Lizanne Murphy, ce club pourrait surprendre. Plusieurs de ses membres ont joué pro en Europe, là où les filles peuvent gagner leur vie dans un sport professionnel d’équipe, ce qui n’est pas le cas au Canada. Au soccer, nos demoiselles (10es au monde) se mesureront au Zimbabwe (93e) à 14 h. Une grosse journée pour nos athlètes féminines. Allez les filles!