« En Europe, je suis une star ! »
RIO DE JANEIRO | Lizanne Murphy n’a pas la grosse tête. Elle énonce tout simplement un fait.
«Quand je marche dans la rue en Europe, je suis une star, tout le monde me reconnaît, confie la joueuse de basket de 32 ans, du haut de ses 6 pi 1 po. Peu de gens nous reconnaissent ici, mais ça s’améliore un peu de ce côté.» Rencontrée en début de soirée hier au village des athlètes, la native de Beaconsfield trépignait, elle qui affrontera la Chine avec ses coéquipières en lever de rideau du tournoi de basketball olympique. Elle était bien contente de voir qu’en cette journée faste, trois équipes féminines tenteront de bien faire paraître l’unifolié sur la scène mondiale. «On vit un mouvement de girl power. Au Canada, les filles peuvent tout faire. Nos parents nous ont toujours dit qu’on pouvait réaliser les mêmes choses que les garçons. Alors en grandissant, j’ai toujours pensé que je pouvais battre tous les garçons.»
UNE VRAIE VIE DE PRO
Une attitude qui lui a permis de faire carrière en Finlande, en Lituanie, en Pologne, en Slovaquie et aujourd’hui à Angers, en France. Mais dans cette agglomération de 400 000 habitants, la gloire a sa rançon. «T’es embauchée pour marquer des points, tu dois avoir des stats et des résultats, dit-elle. Si tu ne le fais pas assez, tu peux être virée assez vite. Si tu joues bien, tu es l’héroïne de la ville, mais si tu joues mal, ça peut être catastrophique. C’est une vraie vie de pro!» «Le stade est toujours rempli, il y a de 3000 à 3500 personnes à tous les matchs, poursuit-elle. C’est un environnement incroyable et c’est vraiment dommage que ça ne se retrouve pas au Canada.» Comme elle le soulignait plus tôt, oui, les filles ont toutes les possibilités du monde dans un pays comme le Canada. Mais il leur est impossible pour le moment de penser y mener une carrière professionnelle. «Ce que je veux le plus, c’est que de petites filles nous voient et que ça leur donne le goût de jouer au basket.»