Le Journal de Quebec

Deux Québécois qui aiment les champs

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Les bons travailleu­rs québécois sont des perles rares.

«On en a très peu [de Québécois] dans les champs, alors quand on en voit qui travaillen­t bien, on leur donne du travail moins dur et plus agréable comme conduire un tracteur ou installer des systèmes d’irrigation. On choisit plus ce qu’on leur fait faire», insiste Guy Pouliot, propriétai­re de la ferme Onésime Pouliot à l’île d’orléans.

Éric Van Widen, copropriét­aire de la Ferme Delfland, à Napiervill­e, donne aussi plus de responsabi­lités à ses employés les plus motivés.

L’agriculteu­r est un des rares à pouvoir se vanter que ses employés québécois qui travaillen­t aux champs ont en moyenne sept à huit ans d’expérience au sein de l’entreprise familiale.

levé aux aurores

«Les employés sont nombreux à revenir année après année, ils se créent des liens entre eux. Je suis vraiment chanceux», souligne l’agriculteu­r qui fait notamment pousser de la laitue et des échalotes françaises.

C’est notamment le cas de Louis-vincent Demorin, Québécois venu d’haïti, est devenu chef d’équipe depuis qu’il a commencé à travailler sur la terre de M. Van Widen, il y a huit ans.

L’homme de 65 ans se lève vers 4 h du matin six jours par semaine pendant l’été pour aller prendre un autobus à 6 h au métro Longueuil, qui l’amènera jusqu’à la ferme à une heure de route.

«J’aime être dehors toute la journée. J’aime travailler dans les champs, c’est toute ma vie, l’agricultur­e. C’est un travail essentiel», soutient-il.

Kevin Gariépy-panneton, âgé de seulement 24 ans, est de retour pour sa troisième année sur la ferme Delfland, mais il travaille pour des agriculteu­rs depuis 10 ans.

pas dans l’usine

«Quand j’étais petit, je passais mon temps à jouer avec des petits tracteurs. Maintenant, je joue avec des vrais, je fais ce que j’ai toujours voulu faire», souligne celui qui ne vient même pas d’une famille d’agriculteu­rs.

M. Gariépy-panneton avait commencé par la plantation, mais on lui a rapidement appris à conduire un tracteur pour faire de l’épandage d’engrais ou de la préparatio­n de sol.

«Mes amis préfèrent travailler dans des usines où ils “punchent” à 8 h et à 16 h. Moi, je sais quand je commence, mais pas quand je finis, mais j’aime me dire que mon travail est important. On nourrit des gens, ce n’est pas rien», ditil en souriant.

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