Le Journal de Quebec

Il fait appel à des bénévoles pour vendre ses légumes moins cher

Un producteur a trouvé une façon originale de réduire le coût de ses produits

- DENISE PROULX

BAIE-ST-PAUL | Un producteur maraîcher de Charlevoix a trouvé une façon originale de réduire le coût de ses légumes en faisant appel à plusieurs bénévoles pour récolter sa production.

Le producteur maraîcher Michel Alexandre Proulx n’avait pas l’argent nécessaire pour lancer son entreprise en 2013. Il a donc créé une organisati­on à but non lucratif où les membres bénévoles viennent travailler pendant au moins 24 heures en échange de légumes. Le jardinier peut ainsi vendre le restant de la production à moindre prix.

Vingt-six personnes, de 13 à 71 ans, ont non seulement fourni les heures requises, mais continuent à y venir chaque semaine, par solidarité et pour le plaisir de mettre les mains dans la terre.

LES JOURNÉES SPÉCIALES

«Je n’avais pas d’autre choix que de faire preuve d’initiative et d’imaginatio­n. C’est la seule ferme du genre que je connaisse au Québec. Il n’y a pas de morale là-de- dans, c’est uniquement comme ça qu’on va être capable de récolter des profits», dit-il.

Pour couper dans les dépenses de transport, Les Grands Jardins d’alexandre ne vendent qu’à la ferme. Mais, pour donner un p’tit coup de pouce au bouche-à-oreille créé par son marketing coloré, Michel Alexandre a lancé trois journées thématique­s, les dimanches de la P’tite famille, les lundis des célibatair­es et les mercredis de l’âge d’or. Il y offre une réduction de 25 % sur tout achat de plus de 10 $ et une laitue gratuite. Dimanche dernier, il a vendu pour plus de 1000 $ de légumes, le tiers de plus que d’habitude.

«J’ai aussi reçu une demande d’un bar à jus de L’île-aux-coudres pour devenir le fournisseu­r de légumes. De plus, les restaurant­s commencent à venir au jardin. On change tranquille­ment les habitudes de manger locales», se réjouit Michel Alexandre Proulx.

La pancarte d’un maraîcher de BaieSaint-paul est devenue une véritable attraction touristiqu­e. Le slogan «Manger des légumes, c’est comme… faire l’amour, c’est bon souvent», bien en vue au bord du rang Saint-laurent, est en train de révolution­ner l’achat local dans la région.

Le jardinier Michel Alexandre Proulx ne s’y attendait vraiment pas.

«Il y a tellement de monde qui la prend en photo, je n’aurais jamais pensé que ça marcherait aussi fort», raconte-t-il.

Il faut dire que Les Grands Jardins d’alexandre sont visibles de loin. En plus de l’affiche, tout y est peint en jaune. Le kiosque, la serre, même le pick-up du jardinier est jaune.

Michel Alexandre Proulx a d’ailleurs rapidement compris que cette couleur avait plus de valeur marketing que toutes les campagnes publicitai­res qu’il aurait pu payer.

UNE FERME SANS BUT LUCRATIF

Les Grands Jardins d’alexandre ne font pas jaser les Charlevois­iens uniquement pour la couleur. Le jardinier a trouvé plusieurs façons originales de rentabilis­er son travail.

Sans argent pour lancer son entreprise, il a créé en 2013 une organisati­on sans but lucratif dont les membres s’engagent à être des jardiniers volontaire­s qui, en échange de 24 heures de travail aux champs, peuvent repartir chez eux avec tous les légumes qu’ils désirent manger.

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Le producteur maraîcher Michel Alexandre Proulx ( à droite) a créé une organisati­on à but non lucratif où les membres bénévoles viennent travailler pendant au moins 24 heures en échange de légumes. On voit l’équipe devant l’enseigne qui fait bien jaser.

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