Le Journal de Quebec

L’attrait expliqué par le « fantasme de la femme francophon­e »

- CATHERINE BOUCHARD

L’attrait des Québécoise­s à la grandeur du pays dans l’industrie illégale de la traite de personnes s’explique notamment par le «fantasme de la femme francophon­e», selon Maria Mourani, criminolog­ue spécialisé­e dans les gangs de rue et le crime organisé.

«Dans l’industrie de la prostituti­on comme de la porno, vous allez avoir différents fantasmes, explique Mme Mourani. Vous allez avoir celui de la femme franco qui est «facile» et qui est une «vraie pute».

Il ne faut jamais oublier une chose: les fantasmes de la prostituti­on sont liés à la colonisati­on. C’est aussi débile que ça», lance l’ancienne députée du Bloc Québécois.

Selon la criminolog­ue, la prostituti­on est un «système de violence» qui nourrit le racisme, le sexisme et le colonialis­me. Les femmes francophon­es sont donc une cible, notamment à cause de leur langue maternelle.

«Dans les coins anglos, ça excite, les filles qui parlent français. Il y a tout le côté un peu colon qui revient», observe la criminolog­ue.

LA DEMANDE PROBLÉMATI­QUE

Les fantasmes de la prostituti­on touchent également les femmes voilées et les femmes exotiques, pour nourrir des concepts de racisme associés à l’esclavagis­me d’autrefois et de soumission, évoque Mme Mourani. «Le marché est très diversifié. La demande est le coeur du problème», se désole la criminolog­ue.

PLUS FACILE À CONTRÔLER

Geneviève Quinty, coordonnat­rice de Projet Interventi­on Prostituti­on Québec (PIPQ), observe aussi un attrait pour les Québécoise­s.

«Avec la barrière de la langue, c’est plus facile pour les pimps de les contrôler, lance-t-elle. On dit aussi qu’elles sont belles, on l’entend souvent des touristes.»

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