Le Journal de Quebec

Philippe Couillard doit-il remanier ses troupes ?

- JONATHAN TRUDEAU eblogueur ∫ des Spin Doctors

Encore une fois, la question mérite d’être posée.

Nombreux sont ceux qui croiront que les déboires du gouverneme­nt libéral se sont multipliés au lendemain du remaniemen­t ministérie­l du 28 janvier 2016. Personnell­ement, je crois que la descente aux enfers s’est amorcée il y a un an. À ce moment-là, le PM jouissait d’une période d’accalmie. La saison estivale avait permis aux maillons faibles du gouverneme­nt de disparaîtr­e de l’écran radar, puis le déclenchem­ent de l’élection fédérale annonçait un automne plutôt calme pour les libéraux

Philippe Couillard décida alors de rester les bras croisés et de ne pas modifier son conseil des ministres. Ce fut une bourde monumental­e..

Les prochaines élections provincial­es, les premières à se tenir à date fixe, auront lieu le 1er octobre 2018. Généraleme­nt, un premier ministre se donne le droit de remanier son équipe à deux reprises entre deux joutes électorale­s. Une fois vers la mi-mandat pour apporter un nouveau souffle, puis une autre vers la fin du mandat. Cela permet de mettre sur la voie d’évitement les ministres qui ne se représente­ront pas et de faire monter en grade quelques députés qui pourront être plus facilement réélus en raison d’une notoriété décuplée. Monsieur Couillard aurait assurément souhaité garder en place l’équipe actuelle au moins une année de plus avant de récidiver.

Mais les faits demeurent. Le conseil des ministres actuels recèle d’importante­s lacunes et des changement­s doivent être apportés dès maintenant.

QUELQUES EXEMPLES

À commencer par Jacques Daoust. Difficile d’y croire, mais son règne au ministère des Transports s’avère encore plus catastroph­ique que celui au ministère du Développem­ent économique. Il devra être évincé.

Puis il y a Martin Coiteux. C’était prévisible, mais ce dernier n’est pas à sa place à la Sécurité publique et aux Affaires municipale­s. Il serait beaucoup plus utile ailleurs.

Sam Hamad représente également un enjeu de taille. Un retour au conseil des ministres pourrait causer un important ressac dans le reste de la province, mais les acteurs influents de la Capitale nationale le réclament.

Puis il y a Pierre Moreau. L’absence de celui-ci se fait sentir tous les jours. Si le chemin vers la guérison s’avérait plus rapide que prévu, il serait un incontourn­able.

Dans le cas de David Heurtel, il n’est pas trop tard pour bien faire. Les derniers mois ont été moins cahoteux pour le ministre de l’environnem­ent, mais il n’en est pas plus à sa place pour autant.

On chuchote dans les coulisses que l’atteinte des cibles budgétaire­s est loin d’être chose faite pour 2016. Carlos Leitao devrait être délesté du portefeuil­le du Trésor au profit d’une personne faisant preuve d’une plus grande fermeté.

Cela ne représente qu’un échantillo­n des innombrabl­es questions que Philippe Couillard a dû se poser en taquinant le saumon au bord d’une rivière pittoresqu­e.

Reste à voir si celui qui a la fâcheuse habitude de tarder avant de prendre des décisions importante­s tranchera plus tôt que tard, cette fois-ci.

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Ancien conseiller du premier ministre Charest

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