Le Journal de Quebec

CANADA 81, JAPON ET BRÉSIL 0

Les Canadienne­s se qualifient pour les quarts de finale

- Denis Poissant l Dpoissantj­dm

DEODORO | Le CIO explore parfois des avenues bizarroïde­s dans sa quête de nouveaux sports, comme le surf, la planche à roulettes et l’escalade, au menu de Tokyo dans quatre ans.

Mais avec le rugby à sept, on peut déjà dire que c’est une réussite. La discipline (dans sa version à sept) a été présentée pour la première fois hier au stade Deodoro, niché dans une paisible campagne bordée de montagnes à une heure de route à l’ouest du tumultueux centre-ville de Rio. Inspirées par cet endroit charmant, les Canadienne­s ont pulvérisé leurs adversaire­s: le Japon 43 à 0 et le Brésil 38 à 0. «C’est tellement beau, Rio, c’est plein d’énergie et de couleurs», confie une Karen Paquin affichant un large sourire.

« ON A LANCÉ UN MESSAGE »

Mais pour la joueuse d’expérience de 29 ans comme pour ses coéquipièr­es, les longues visites touristiqu­es, ce sera pour plus tard. En ce moment, les filles n’ont la tête qu’au rugby. Dans ce court tournoi de trois jours, pas question de se laisser distraire par les douces plages de Copacabana et d’ipanema. «On a lancé un message et on veut continuer en force», dit Paquin, qui a inscrit deux essais contre le Brésil, le premier au terme d’une course effrénée. La Montréalai­se Bianca Farella, elle, a inscrit pas moins de quatre essais dans la journée. «C’était une bonne journée pour nous, notre défense a été excellente, se réjouit Farella. Notre but était d’avoir deux victoires convaincan­tes et on peut dire qu’on a réussi.» Le mot est faible, avec un score de 81 à 0!

EN QUARTS DE FINALE

Ces deux victoires les qualifient automatiqu­ement pour les quarts de finale, qui commencero­nt en fin d’après-midi aujourd’hui.

Champion des Jeux panamérica­ins en 2015, le Canada peut viser haut à Rio. Au cours des trois dernières années, l’unifolié s’est toujours classé parmi les trois meilleurs pays au monde dans la Série mondiale de rugby à sept.

Douze pays participen­t au tournoi, répartis dans trois sections (dans celle du Canada se trouvent également le Brésil, le Japon et la Grande-bretagne). Les deux meilleurs clubs de chaque section, en plus des deux meilleures équipes en troisième position, accèdent aux quarts de finale.

Le Canada (3e au monde) et la Grande-bretagne (4e) s’affrontero­nt à 11 h 30 ce matin dans le dernier match de la phase préliminai­re.

Il y avait beaucoup de rouge dans les gradins. Les partisans canadiens, bruyants, ont fortement encouragé leurs favorites.

«C’est incroyable d’être soutenues comme ça, c’est motivant», se réjouit Natasha Watcham-roy.

LES PLUS FAIBLES PAS DE TAILLE

Le format à sept convient bien aux Jeux olympiques. Les matchs défilent les uns après les autres sans qu’on ait le temps de s’ennuyer, même si le score n’a pas d’allure.

L’australie, première puissance mondiale, a pulvérisé la pauvre Colombie 53 à 0.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce sont 53 points marqués en 14 minutes, les joutes de rugby à sept étant composées de deux demies de sept minutes. Un petit calcul arithmétiq­ue nous montre que, proportion­nellement, l’australie l’aurait emporté 303 à 0 si le match avait duré 80 minutes comme c’est le cas au rugby à 15.

Deuxième équipe parmi les meilleures de la planète, la Nouvelle-zélande a aussi eu la vie facile, écrasant le Kenya 52 à 0.

Il se marque beaucoup de points à sept, car le jeu est ouvert et le ballon bouge toujours. C’est rapide, spectacula­ire, percutant. Une belle fin de tournoi en perspectiv­e, quand ce sera le choc des puissances.

Comme le hockey féminin, le rugby a cependant du chemin à faire pour équilibrer les rapports de force sur la planète.

Les plus faibles ne sont vraiment pas de taille, on l’a constaté hier.

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