MAJLINDA KELMENDI L’ESPOIR DE TOUT UN PAYS
RIO DE JANEIRO | (AFP) Une enfance en temps de guerre, une détermination absolue, un succès phénoménal: la judoka kosovare Majlinda Kelmendi écrit à elle seule l’histoire sportive de tout un peuple avec un sacre promis à Rio.
L’athlète de 25 ans, porte-drapeau vendredi lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2016 pour l’entrée de son pays dans le monde de l’olympisme, s’avance avec confiance vers sa première médaille chez les moins de 52 kg.
«C’est la première fois que le Kosovo prend part aux Jeux olympiques. C’est un moment historique, pas seulement pour moi, mais pour tout le peuple kosovar», dit-elle fièrement dans un entretien à L’AFP.
La jeune femme, un petit gabarit aux nerfs d’acier, est la grande favorite de sa catégorie, où elle affiche un impressionnant ratio de 105 victoires pour seulement 4 défaites en compétitions internationales depuis les JO de 2012.
Il y a quatre ans, à Londres, elle avait pris part à ses premiers JO, mais sous étendard albanais, le Kosovo, petit État des Balkans né de la dislocation de la Yougoslavie, n’étant alors pas reconnu par les instances internationales. Elle était sortie au deuxième tour.
Depuis, tout a changé et la native de Peja s’est forgé une solide répu- tation sur la planète judo avec deux titres mondiaux: le premier en 2013 à Rio, où elle joue le sacre olympique aujourd’hui, et le deuxième en 2014.
«Je veux une médaille, évidemment, et je suis sûre que je vais pouvoir rendre mon peuple fier de moi», promet Kelmendi, soutenue par son mentor Driton Kuka.
DES SOLDATS À LA MAISON
Pas question pour cette athlète de penser qu’elle est plus douée que les autres. Elle ne croit qu’aux vertus du travail et prend à coeur son rôle de modèle.
«Je dois montrer à la jeune génération de mon pays que, peu importe le nombre de problèmes que nous avons, peu importe que nous soyons un petit pays, un pays pauvre, dit-elle. Si on veut vraiment quelque chose, on peut l’avoir. Il faut travailler dur, mais, surtout, il faut croire en soi», poursuit Kelmendi.
Les premières années de sa vie, elle les a passées enfermée chez elle alors que la guerre ravageait son pays.
«J’ai quelques souvenirs de cette période, des choses comme les soldats ou des policiers qui venaient à la maison. Je ne comprenais pas vraiment à l’époque, je n’étais qu’une enfant. Mais maintenant, quand j’y repense, c’est terrible. Je comprends à quel point c’était dur pour mes parents», raconte-t-elle.