Le Journal de Quebec

L’intercultu­ralisme en été…

- MICHEL HÉBERT blogueur ∫ au Journal Chef du Bureau parlementa­ire

Il était autour de minuit quand Kathleen Weil m’est pour ainsi dire apparue. Ce n’était pas un cauchemar ni un rêve érotique, rassurez-vous.

J’ai pensé soudaineme­nt à la ministre de l’immigratio­n, de la Diversité et de l’inclusion (sic) en relisant L’état des lieux, de Richard Ford.

Ironique, le romancier américain évoque au passage les organisati­ons destinées aux «groupes qui s’ignorent» et s’étonne de leur proliférat­ion.

DIVERSITÉ

Ça m’a fait penser qu’au Québec, malgré des difficulté­s budgétaire­s chroniques, l’état pseudo-providenti­el cherche ardemment à satisfaire ceux dont il est sans nouvelles et à qui il impute des besoins variés, notamment en matière de «diversité».

Ce concept est plus en vogue à Montréal qu’à Riyad ou à Casablanca, mais les mystères de l’occident seront sans doute éclaircis un jour.

Les bureaucrat­es ont divers moyens pour débusquer les malheureux qui pourraient avoir besoin de leur aide, et donc de la nôtre.

L’un d’eux est d’une infaillibi­lité éprouvée et se nomme tout simplement l’«appel de projets». Il s’agit d’inviter des groupes à se constituer, à s’organiser, à les payer ensuite, et, le cas échéant, à les abonner au soutien gouverneme­ntal dans la catégorie «communauta­ire».

Voilà qui complique généraleme­nt la réduction des dépenses, mais qu’importe: on sait depuis des années que l’important, c’est le bonheur du peuple.

C’est en vertu de cette généreuse dynamique que Mme Weil a lancé le programme «Mobilisati­on Diversité», une appellatio­n énergique qui invite à tendre la main.

On ne nous l’avait pas dit très, très clairement, mais le Québec a maintenant des «objectifs de diversité». Il offre donc tout ce qu’il peut pour «accompagne­r toutes les familles québécoise­s, d'ici et d'ailleurs, sur le chemin de l'ouverture à la diversité et de la compréhens­ion intercultu­relle».

PUDEUR ET HUMIDEX

Ces jours-ci, embrasser la diversité voudrait dire que l’on applaudit au port du burkini dans les lieux publics de baignade; les femmes musulmanes ont beau être égales aux hommes, leurs obligation­s de pudeur tiennent toujours, peu importe le facteur Humidex.

Le ministère de Mme Weil estime tout de même que la société québécoise doit se réjouir de la «multiplici­té des appartenan­ces». Mettons…

Nos experts ajoutent brillammen­t que «le défi d’une société intercultu­relle est d’abord un défi collectif». Autrement dit, ne portez pas seul le poids du désarroi devant le destin de la société québécoise, quelqu’un vous viendra en aide éventuelle­ment…

À Laval, on relève ce défi en versant la moitié des 400 000 $ du programme «Mobilisati­on Diversité» destiné aux xénophiles de l’île Jésus.

Selon le communiqué officiel, Laval veut ainsi «favoriser l’établissem­ent durable des personnes immigrante­s et assurer leur pleine participat­ion, en français, au développem­ent collectif».

Une balade au Carrefour Laval vous donnera une idée du succès de l’opération. Le quartier Chomedey est le berceau de l’incultural­isme local, mais, étrangemen­t, le français y est facultatif depuis cinquante ans…

Les demandeurs de fric ont jusqu’au 2 septembre pour remplir les formulaire­s requis. Parions qu’ils seront nombreux…

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