Le Journal de Quebec

Guylaine Tanguay et le mystère country

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

La semaine du 1er août, quel album était en première place du palmarès Soundscan au Canada? Ce n’était pas Drake ni Radiohead ni Bryan Adams.

Non, celle qui trônait au sommet des palmarès, c’était Guylaine Tanguay, la chanteuse country préférée des Québécois, cette belle fille du Lac-saint-jean, qui a enregistré son dernier album Classique Country à Nashville.

Alors, pouvez-vous m’expliquer pourquoi on n’entend pas plus souvent parler de Guylaine Tanguay et pourquoi ses chansons ne jouent pas plus souvent à la radio commercial­e?

CHERCHEZ L’ERREUR

On parle souvent du «mystère Québec» en politique. Moi, ce qui m’intrigue, c’est le «mystère country». Pourquoi est-ce que les Québécois s’arrachent des disques de Guylaine Tanguay, mais que son nom n’est pas aussi connu que celui d’autres artistes qui vendent 10 fois moins qu’elle? Quand Marie-mai est en deuil de son chien, on lit plusieurs articles là-dessus, mais quand Guylaine Tanguay fait un triomphe au Festival du bleuet, personne n’en parle.

En 2015, l’album de Guylaine Tanguay, Inspiratio­n Country, a passé cinq semaines au premier rang du palmarès des ventes. C’est la preuve qu’au Québec, on aime le country. Mais pourquoi ce style musical ne bénéficie-t-il pas de la même couverture médiatique que d’autres?

Sur son dernier CD, Guylaine Tanguay reprend I Will Always Love You, qu’on a connue chantée par Whitney Houston, mais qui est, à l’origine, une chanson de Dolly Parton. Guylaine Tanguay en fait une version toute en retenue, toute douce, sans esbroufe... Et c’est magnifique.

Alors, je lance le défi aux stations de radio du Québec: pouvez-vous faire jouer cette chanson aussi souvent que vous nous faites jouer des niaiseries de chanteuses américaine­s insignifia­ntes?

Vos auditeurs amoureux du country vous en seront reconnaiss­ants.

ASSEZ PARLÉ DES CLOWNS

La semaine dernière, je vous ai parlé de ce père d’un enfant handicapé qui était découragé que des fans aient versé 36 000 $ à Mike Ward, alors que l’organisme RAPID, qui aide son fils, peine à amasser des fonds. Je partage avec vous ce témoignage d’un autre père qui envoie aussi son enfant à ce camp d’été.

«Mon grand garçon de 15 ans, Joey, fréquente le camp RAPID South Shore de Châteaugua­y depuis un mois, mais demain est sa dernière journée, malheureus­ement. Il est autiste et ne parle pas, mais dans ses yeux, son sourire et son attitude, je vois que ses journées au camp sont juste merveilleu­ses et qu’il s’amuse beaucoup. Si Joey parlait, certaineme­nt qu’il me dirait à la fin de sa journée, avec son langage d’ado: “Hey papa, c’tait super hot aujourd’hui, on s’est lancé des balounes pleines d’eau, on est allés dans piscine pis on a fait une course pis tout l’monde a eu une médaille, même le chien, après ça on a fait des biscuits pis après on a fait du yoga pis j’me suis endormi!”

«Si vous pouviez publier ne serait-ce que quelques lignes, question que tous connaissen­t le camp RAPID South Shore et reconnaiss­ent non seulement le travail, mais le don de soi que ces intervenan­tes offrent chaque jour à ces enfants “sans voix”, avec une douceur et une bienveilla­nce sans égal.

«N’a-t-on pas, ces derniers temps, gaspillé trop de lignes à discuter des clowns de ce monde?»

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