Le Journal de Quebec

Deux mondes différents

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Parmi les nombreux problèmes qui ont alimenté les discussion­s à l’approche des présents Jeux de Rio, on comptait entre autres l’absence anticipée de plusieurs athlètes de renom. S’agirait-il d’une fausse controvers­e, compte tenu du fait que les athlètes ayant décidé de ne pas se présenter à Rio sont surtout des athlètes profession­nels?

En effet, Lebron James et Steph Curry, les deux plus grandes stars de la NBA, ont choisi de ne pas aller à Rio, eux qui se sont affrontés dans le cadre de l’une des meilleures finales de l’histoire de la NBA pas plus tard que ce printemps. Au golf, les quatre joueurs qui trônent au sommet du classement de la PGA brilleront par leur absence. Enfin, au tennis masculin, le tournoi se déroulera sans Roger Federer, blessé. Même chose pour le Canadien Milos Raonic.

Pour ces athlètes qui touchent des millions de dollars annuelleme­nt, et dans certains cas des dizaines de millions, leur carrière profession­nelle arrive bien avant une participat­ion olympique dans leur liste de priorités. Une blessure aux Jeux risquerait de compromett­re leur prochaine saison, voire leur carrière. C’est la triste réalité, mais certains d’entre eux doivent d’abord penser à l’équipe qui les paie et à leurs commandita­ires plutôt qu’à représente­r leur pays gratuiteme­nt.

Pour leur part, les athlètes amateurs ne manqueraie­nt les Jeux olympiques pour rien au monde. C’est la raison pour laquelle ils s’entraînent sans relâche. Pour briller sur la plus grande scène qui soit, tous les quatre ans.

L’OBLIGATION DE RÉUSSIR

Alors que l’équipe américaine de basketball amorce aujourd’hui son tournoi, ça ne fait que nous rappeler les différence­s énormes qui existent entre les profession­nels et les amateurs qui participen­t aux Jeux.

Les vedettes de la NBA, qui ont décidé de louer un luxueux bateau de croisière plutôt que de loger au vil- lage olympique, mènent une vie de vedette rock à Rio. De plus, une fois à la retraite, on ne se souviendra pas d’eux pour leurs exploits olympiques, mais plutôt pour leur carrière dans la NBA.

Si un Novak Djokovic, par exemple, s’effondrait complèteme­nt à Rio, il pourrait toujours faire oublier cette déconfitur­e en remportant les Internatio­naux des États-unis dans quelques semaines.

C’est tout le contraire chez les amateurs. Sauf quelques rares exceptions, comme Usain Bolt et Michael Phelps, les athlètes amateurs se doivent d’être à la hauteur à un moment bien précis s’ils souhaitent décrocher des contrats avec des commandita­ires et obtenir une plus grande visibilité.

Au Canada, rares sont les athlètes amateurs qui font régulièrem­ent la manchette ou qui obtiennent des contrats lucratifs. Le jeune sprinter Andre De Grasse a conclu une entente de plus de 11 millions de dollars avec le fabricant de vêtements Puma, mais ce ne sont pas tous les athlètes qui ont cette chance.

Cette réalité contribue à nous faire apprécier davantage leur déterminat­ion et leur amour pour leur discipline.

Quant à l’équipe américaine de basketball, inutile de s’inquiéter pour elle. Avec les Kevin Durant, Carmelo Anthony, Paul George et Kyle Lowry, la formation américaine devrait tout raser sur son passage, y compris l’équipe représenta­nt le Venezuela dans le cadre de son premier match, à 18 h ce soir.

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On retrouve deux types d’athlètes aux Jeux olympiques: les athlètes amateurs et les athlètes profession­nels, comme le basketteur Kevin Durant.

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