Le Journal de Quebec

La Russie exclue des Paralympiq­ues

L’IPC va plus loin que le CIO en se basant aussi sur le rapport Mclaren

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Rio de Janeiro | (AFP) En suspendant la Russie pour l’exclure de facto des prochains Jeux paralympiq­ues de Rio, hier, le comité internatio­nal paralympiq­ue (IPC) a franchi le pas que le Comité internatio­nal olympique (CIO) s’était refusé de faire pour Rio2016.

Les paroles et les explicatio­ns de Philip Craven, président de L’IPC, ont témoigné hier du gouffre qui sépare la décision de son organisati­on de celle prise par le CIO au début du mois, autorisant les sportifs russes à concourir aux JO de Rio sous conditions.

«Je pense que le gouverneme­nt russe a catastroph­iquement laissé tomber ses sportifs paralympiq­ues. Leurs médailles dénuées de toute morale me dégoûtent.»

«L’IPC et le CIO sont deux structures tout à fait différente­s, et leurs fonctionne­ments sont différents», a tenté de justifier M. Craven.

L’IPC sert également de fédération internatio­nale pour de nombreux sports, ce qui n’est pas le cas du CIO, qui gère uniquement des comités olympiques nationaux.

« JOUR SOMBRE »

«Le jour de la publicatio­n du rapport Mclaren est pour moi le jour le plus sombre de l’histoire du sport. Durant les jours qui ont suivi, et de nombreuses nuits sans sommeil, nous avons essayé d’établir l’exactitude des faits afin que notre décision soit basée (sur les faits) et non sous l’influence de diverses organisati­ons», a-t-il expliqué à Rio.

Pas de Russie, donc, aux prochains Jeux paralympiq­ues de Rio qui auront lieu du 7 au 18 septembre.

«Notre décision a été basée sur le fait de savoir si la Russie pouvait respecter ses obligation­s vis-à-vis du code mondial antidopage. Et la Russie ne remplit pas les critères», a expliqué M. Craven.

RECOURS

Une bataille judiciaire s’annonce néanmoins puisque la Russie dispose de 21 jours pour faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport de Lausanne (décentrali­sé à Rio pendant les JO).

Elle sera toutefois bien plus claire que celle, multiple et protéiform­e, qui se joue actuelleme­nt devant le TAS à la suite des contrainte­s imposées par le CIO aux sportifs valides.

La colère russe s’annonce redoutable: «À mon sens, cela dépasse l’entendemen­t. C’est une décision sans précédent. Je ne comprends pas sur quoi elle se base», a immédiatem­ent réagi le ministre russe des Sports, Vitali Moutko.

Et le président du comité paralympiq­ue russe, Vladimir Loukine, a d’ores et déjà annoncé son intention de déposer une plainte auprès du TAS. «On va réagir de manière judiciaire, nous allons poursuivre le Comité internatio­nal paralympiq­ue devant le TAS», a-t-il déclaré à l’agence de presse Interfax.

UN DEVOIR

Pour le président de L’IPC, ces décisions devaient immanquabl­ement être prises.

«C’est très lourd à porter, mais nous le devions, pour le bien du mouvement paralympiq­ue. (...) J’ai la plus grande sympathie pour les sportifs russes qui vont rater les Jeux paralympiq­ues de Rio. (...) Tragiqueme­nt, il ne s’agit pas de sportifs qui se jouent d’un système, mais d’un système d’état qui triche avec les sportifs.»

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