Le Journal de Quebec

Bouchard a de quoi être fier de lui

66 kg Le jeune judoka de Jonquière a failli causer la surprise chez les moins de

- PIERRE DUROCHER

RIO DE JANEIRO | Le Québec mise sur d’excellents judokas et on a cru pendant un certain temps, hier, qu’antoine Bouchard allait causer la surprise de la journée en montant sur la troisième marche du podium, à l’instar du fait d’armes d’antoine Valois-fortier aux Jeux de 2012 à Londres.

Après avoir battu les deuxième et troisième têtes de série, l’athlète de 21 ans originaire de Jonquière a frappé un mur lors du combat pour l’obtention de la médaille de bronze, s’inclinant devant l’expériment­é Japonais Masashi Ebinuma, chez les moins de 66 kg.

Il faisait face au triple champion du monde et médaillé de bronze aux Jeux de Londres. Bouchard a donc terminé au cinquième rang.

LA PLUS GRANDE JOURNÉE DE SA VIE

«C’est difficile de réaliser que je suis passé aussi près de remporter une médaille, mais en prenant du recul, je peux être fier de ce que j’ai accompli», furent les premiers commentair­es de Bouchard livrés aux journalist­es québécois.

«J’ai réussi à battre deux des trois premières têtes de série. Ce fut la plus grande journée de ma vie», a-t-il ajouté.

«Ebinuma s’est bien servi de sa vaste expérience. Il est fort physiqueme­nt. Je devrai développer plus d’attaque, être plus stratégiqu­e, à l’avenir. C’est ce qui m’a manqué. J’ai hâte de me reprendre dans quatre ans.»

Bouchard, qui a un style atypique, avait battu le Mongol Tumurkhule­g Davaadorj, classé deuxième au monde, pour obtenir ce combat pour la médaille de bronze.

GILL IMPRESSION­NÉ

Il avait auparavant vaincu en seizième de finale le Russe Mikhaïl Pulyaev, troisième tête de série, en prolongati­on,

«J’ai savouré cette victoire contre le Russe parce qu’il m’avait pas mal brassé à l’entraîneme­nt», a-t-il fait savoir.

Nicolas Gill, l’entraîneur de l’équipe nationale, s’est dit très impression­né par les performanc­es de Bouchard.

«Il a connu une journée remarquabl­e. Il a su élever son niveau plus haut que jamais dans sa carrière. Peu d’athlètes ont le talent pour offrir leur meilleure performanc­e dans le cadre des Jeux olympiques.

«L’avenir est prometteur pour Antoine parce qu’il n’a que 21 ans et qu’il n’est pas encore dans les meilleures an- nées de sa carrière», a ajouté Gill.

«Il s’est incliné devant un Japonais qui a été sacré trois fois champion du monde et qui est probableme­nt le meilleur de sa génération. C’est un judoka exceptionn­el, qui a des habiletés hors du commun.

«Lorsqu’ebinuma a marqué le premier point, ce fut comme un coup de couteau au coeur pour Antoine. Ce fut le commenceme­nt de la fin. Il peut cependant être très fier de cette première participat­ion aux Jeux.»

Bouchard a commencé à pratiquer le judo en 2000, après avoir eu la chance de rencontrer Gill, qui venait de participer aux Jeux olympiques de Sydney.

Gill avait passé sa médaille d’argent autour du cou d’un gamin de 6 ans un peu turbulent lors d’une visite au club de Jonquière. Seize ans plus tard, Gill a failli voir Bouchard accéder au podium olympique à Rio.

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