Une Longue journée grise

Jennifer Abel et Pamela Ware ratent le podium de peu

RIO DE JANEIRO | Jennifer Abel et Pamela Ware ont trouvé plus moche que la grisaille de Rio de Janeiro hier, à leur épreuve de plongeon en synchro au tremplin de trois mètres: rater le podium par moins d’un point.

Vice-championnes du monde en titre et deuxièmes au classement mondial cette saison, les Québécoises n’ont pas connu la journée olympique espérée au Centre aquatique Maria Lenk, à ciel ouvert. Une erreur d’entrée à l’eau par Abel au cinquième et dernier plongeon a valu au duo un score de 67,5 points, ce qui les a poussées de la troisième place provisoire qu’elles occupaient après quatre rondes et les a fait atterrir au pied du podium. Leur total de 298,32 points les laisse à 0,87 point des Australiennes Maddison Keeney et Anabelle Smith.

ABEL : «JE SAVAIS»

«Dès que j’ai touché l’eau, je savais que j’avais fait une erreur. Je savais que ça allait être proche sans savoir combien proche. Mais je savais que j’avais fait une erreur qui allait probablement nous coûter une médaille», a commenté Abel, qu’on a vue à l’écran géant attendre impatiemment le pointage des juges avant de se réfugier la tête sous l’eau.

Les Chinoises Tingmao Shi et Minxia Wu, impériales du début à la fin du concours, ont fait honneur à leur statut de championnes du monde avec leur marque globale de 345,60 points devant les Italiennes Tania Cagnotto et Francesca Dallape (313,83).

EN RETARD

La particularité de cette piscine exposée au grand air nous a amenés à lever souvent les yeux au ciel pour se méfier du ciel gris et du vent d’hiver austral. L’entourage des deux plongeuses québécoises a peut-être eu le même réflexe pour d’autres raisons. Aucun de leurs cinq plongeons ne nous les a montrées sortir de l’eau avec une réaction de satisfaction.

Aussitôt leur première exécution mal réussie, le faible coefficient de difficulté les a envoyées à la septième place sur huit, ce qui les a obligées à se soumettre à du «plongeon de rattrapage», pour reprendre une expression consacrée. Elles ont grugé les retards durant les trois rondes suivantes pour se hisser jusqu’en troisième place, mais le dernier tour a bousillé leur remontée. «Malheureusement, j’ai manqué mon dernier plongeon en dépassant la verticale, ce qui nous a coûté notre médaille», a avoué Abel, qui avait remporté le bronze à cette épreuve avec Émilie Heymans à Londres, en 2012.

«En synchro, tout de suite à la première journée, dans une épreuve qui est une finale directe, il n’y a pas place à l’erreur», a-t-elle reconnu, plusieurs minutes après avoir essuyé des larmes avec son équipière.

Le son fréquent des sirènes d’ambulances et de voitures de police nous a rappelé que ce ne fut pas la douce journée espérée…