Son sachet de thé l’a tuée
La succession de cette grand-mère poursuit un CHSLD
La descendance d’une dame décédée après s’être étouffée avec une poche de thé réclame plus de 180 000 $ au centre d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) qui l’accueillait, soulevant les circonstances «disgracieuses et éprouvantes» dans lesquelles elle a perdu la vie.
«Elle ne devrait pas être décédée ma grand-mère, même si elle souffrait d’alzheimer», a affirmé en entrevue au Journal Karine Tessier. «C’est inacceptable. On ne peut pas accepter une chose comme ça.»
Le 11 janvier 2016, Alice Picard mangeait son souper dans un petit salon du CHSLD du Fargy, à Beauport, en compagnie de quelques usagers du centre. Selon la requête introductive d’instance obtenue hier au palais de justice de Québec, une dame de compagnie aurait alors constaté que la résidente s’étouffait avec une poche de thé.
Les préposés du centre seraient intervenus, réussissant à enlever la poche de thé. Conduite à sa chambre, la dame a ensuite été transportée à l’hôtel-dieu de Québec et placée en observation. Elle a rendu l’âme cinq jours plus tard, des conséquences d’une pneumonie d’aspiration.
Selon la requête, Alice Picard ne se serait «jamais rétablie» des événements, aurait «éprouvé beaucoup de douleurs dont elle a eu pleinement conscience» et aurait été «dans un état critique jusqu’à son décès».
« GROSSIÈRE NÉGLIGENCE »
Les cinq filles de Mme Picard ainsi que sa petite-fille accusent le CHSLD d’être responsable de ce décès puisqu’il aurait fait preuve d’une «grossière négligence en faisant défaut de surveiller de façon adéquate» leur proche durant le repas.
Le centre aurait agi à l’encontre des politiques de sécurité alimentaire, qui prévoient notamment que les poches de thé doivent être retirées des tasses des usagers. Qui plus est, le risque d’étouffement d’alice Picard était connu des préposés, elle qui se serait déjà étouffée par le passé.
«La diététicienne l’avait dit qu’il ne devait pas y avoir rien de solide dans son assiette», relate Mme Tessier.
Les demanderesses – qui entretenaient des liens forts avec Alice Picard – réclament le remboursement des frais funéraires ainsi qu’une somme globale de 100 000 $ pour compenser le «chagrin et la douleur qu’elles ont éprouvés» à la suite du décès.
Les filles de la disparue souhaitent de plus obtenir 60 000 $ à titre de dommages exemplaires, en plus de 20 000 $ pour compenser leurs souffrances.