« Un rêve de petite fille »
DEODORO | Une sportive touche-à-tout qui fait du canot sur glace, du volleyball et du ski, c’est sur le rugby que Karen Paquin a misé pour se rendre au sommet, pour vivre l’aventure olympique.
Un pari gagnant. «Repartir avec une médaille au cou, c’est vraiment une belle émotion», confie la native de Charlesbourg, les yeux pétillants.
«Quand j’étais petite, je regardais Jean-luc Brassard et je voulais faire des bosses. Mais me voilà ici aux Jeux olympiques d’été en rugby, un sport qui n’était même pas présenté dans le temps!»
«C’est un rêve de petite fille qui s’est réalisé sur le tard. Ce n’était pas dans mes plans il y a cinq ans, je ne pensais pas à ça.»
TOUTES SES ÉNERGIES
Remarquée par l’entraîneur John Tait en 2012, Paquin a mis toutes ses énergies depuis sur le programme national de rugby.
La diplômée en génie chimique de l’université Laval a même quitté un emploi d’ingénieure chez Cascades et déménagé en ColombieBritannique pour s’y entraîner avec ses coéquipières.
Un dur entraînement: il y a le cardio, la musculation, des heures et des heures de préparation et ensuite les longs voyages pour la Série mondiale de rugby à Dubaï, Sao Paulo, Atlanta et en France.
On se rentre dedans à qui mieux mieux en rugby. Mais les filles aiment ça et en redemandent.
Pour le simple plaisir de pratiquer un sport qu’elles aiment.
Et aucune de ces filles n’a en poche un contrat de 11 millions $ comme le sprinteur Andre De Grasse avec Puma, ou de jolies commandites comme en ont Eugenie Bouchard et, très bientôt dans les sept ou huit chiffres, la golfeuse Brooke Henderson.
Des sacrifices? La joueuse de 29 ans aime mieux l’expression «des choix».
«C’est énormément exigeant, mais quand on le fait avec la volonté, avec un objectif en tête, ce sont des choix qui font du bien. J’ai profité d’être centralisée à Victoria. Parfois, cela s’est avéré difficile. Mais en même temps, C’était le fun. »
BON POUR L’AVENIR DU RUGBY
Troisièmes au monde, les Canadiennes font face à des pays comme l’australie et la NouvelleZélande où le rugby est roi.
Les petites filles voient les stars de ce sport tous les jours à la télé, comme ici on voit Carey Price au hockey ou Mikaël Kingsbury et les soeurs Dufour-lapointe accumuler les honneurs en ski acrobatique
Le rugby, ce n’est pas encore un naturel. Mais... «J’espère que ça va faire en sorte que plein de jeunes filles prendront la balle ovale et en se disant: “Je veux découvrir ce sport-là”, dit Paquin. Peutêtre même que ça va les mener aux Olympiques.
«Et si ce n’est pas le cas, au moins elles vont connaître ce sport et se mettre à bouger.»
Oui, c’est déjà ça de pris.