Des députés lui disent merci
Les funérailles de Sylvie Roy ont eu lieu hier, à Trois-rivières, en présence de nombreux élus
TROIS-RIVIÈRES | Plusieurs dizaines d’élus de tous les partis politiques sont venus dire un dernier au revoir hier à la députée Sylvie Roy, décédée subitement le 31 juillet.
«Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, il y a deux enfants qui ont perdu leur mère», a déclaré le premier ministre Philippe Couillard, avant d’entrer dans l’église pour assister aux funérailles de la députée d’arthabaska. Sylvie Roy est décédée d’une hépatite aiguë à l’âge de 51 ans.
Le silence était chargé d’émotion lorsque le cercueil de la députée est sorti du corbillard, peu avant 16 h.
Près de 200 personnes se recueillaient à l’extérieur de la Cathédrale de l’assomption, à Trois-rivières, quand quelques dizaines d’applaudissements ont retenti.
SOUVENIRS JOYEUX
L’animateur et ex-chef de l’action démocratique du Québec (ADQ) Mario Dumont se tenait debout solennellement parmi la famille. Avant la cérémonie au cours de laquelle il prenait la parole, il n’avait que le mot «merci» en tête. «Ce n’est pas rien, c’est une femme qui a beaucoup donné. Je pense que la présence du premier ministre, des chefs de partis, de beaucoup de députés, c’est la population du Québec qui, à travers ses représentants, viennent dire une dernière fois merci», a-t-il dit. Il avait également certains souvenirs plus joyeux à l’esprit, alors qu’il était chef de L’ADQ. À la première élection de Sylvie Roy, en 2003, il était allé rencontrer des électeurs dans son comté. Comble de malheur, dès qu’il est entré dans une salle communautaire où l’attendaient mille personnes, il a reçu une tarte au visage. «La question est venue à savoir si on retournait dans cette sallelà. J’ai un souvenir précis du moment où on s’est posé la question, j’ai vu la face de Sylvie. Dans sa face, c’était: “Eille. On veut gagner les élections. On a mille personnes dans une salle, tu t’en viens ici, et on serre des mains”», a-t-il évoqué, souriant malgré sa peine.
COMMISSION CHARBONNEAU
L’ancien frère d’armes de Sylvie Roy, François Bonnardel, croit aussi que le Québec doit remercier la députée, notamment pour avoir réclamé avec acharnement ce qui allait devenir la Commission Charbonneau.
«En 2009, après que Mario Dumont nous a quittés, on n’était que quatre députés. Une période de questions sur deux, c’était Sylvie qui embarquait sur la glace et qui posait la question sur la demande d’enquête sur l’industrie de la construction qu’on demandait à M. Charest dans le temps», a-t-il dit.
Les funérailles ont pris fin après une cérémonie privée de près de deux heures. Vers 18 h, des centaines de personnes sont sorties de la cathédrale sous le son des cloches.