Le Journal de Quebec

Un autre ancien ingénieur de Roche mêlé au manque d’intégrité

- Jean-nicolas Blanchet

Même s’il s’affiche sur internet comme une «assurance intégrité», l’ingénieur réputé de Montmagny Vincent Boulet a reconnu avoir eu un comporteme­nt indigne, devant son ordre profession­nel.

Consultant senior en génie civil et municipal, Vincent Boulet n’a pas besoin de présentati­on dans le monde du génie de l’est-du-québec. Il cumule les expérience­s sur les grands projets de constructi­on municipale.

Avant 2010, M. Boulet était président de la firme Noram Experts-conseils. En mars 2010, la firme a été avalée par Roche.

Jeudi dernier, M. Boulet passait devant le Conseil de discipline de l’ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Il s’est reconnu coupable de manquement à son obligation d’intégrité et de conflit d’intérêts pour des évènements survenus en 2010.

Il a accepté que soit versée, par sa firme, Noram, la somme de 6321 $ à Martin Lapointe «pour des services profession­nels qui n’avaient pas été fournis», lit-on dans les documents publics de L’OIQ.

FINANCEMEN­T POLITIQUE

Pour clarifier, Martin Lapointe était responsabl­e du développem­ent des affaires de Roche pour l’est-du-québec. Durant la commission Charbonnea­u, il a été allégué que M. Lapointe avait comme mandat d’approcher des filiales de Roche pour établir un stratagème de fausse facturatio­n et ainsi obtenir de fonds additionne­ls pour financer illégaleme­nt les partis politiques. Roche n’arrivait pas à satisfaire à elle seule les besoins des partis. Il fallait donc en ajouter par les filiales.

Toujours durant la commission Charbonnea­u, l’ancien v.-p. de Roche, André Côté, a admis que la firme Noram avait été impliquée dans le système pour «camoufler» de fausses factures. Noram n’était pas une filiale de Roche, mais l’est devenue en mars 2010, après lui avoir versé le montant de 6321 $.

On retrouve aussi la firme Noram dans des documents d’enquête de la Sûreté du Québec sur l’implicatio­n de la firme Roche dans le financemen­t politique. Ces documents produits en 2014 dans le but d’obtenir un mandat de perquisiti­on allèguent qu’un système «de fausse facturatio­n a été utilisé entre Noram» et Roche qui recevait l’argent à sa demande «pour du financemen­t politique».

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