Le Journal de Quebec

Jongler avec l’imprévisib­le

Trouver des travailleu­rs et négocier avec les clients sont les plus grands défis des agriculteu­rs

- Marie-ève Dumont

Être agriculteu­r, c’est de jongler avec l’imprévisib­le: la températur­e, les insectes, mais le plus difficile est de trouver de la main-d’oeuvre et de négocier avec les clients, selon Pascal Forest, producteur de légumes.

«Il n’y a aucune garantie dans les légumes frais. Toutes les ententes sont verbales. Tu établis des relations de confiance avec les années, mais il se peut très bien que ton client décide qu’il ne veut plus de ta commande une fois qu’elle est récoltée», mentionne celui qui produit des légumes asiatiques surtout destinés à l’exportatio­n aux États-unis.

M. Forest en a d’ailleurs vu des vertes et des pas mûres avec des acheteurs.

«Une année, une chaîne m’avait demandé de faire pousser des aubergines asiatiques. C’était super compliqué, c’est un légume vraiment fragile, alors j’avais mis beaucoup de temps pour qu’elles soient parfaites. Finalement, une fois prêtes, la chaîne n’en voulait plus, elles ont pourri dans le champ», déplore M. Forest. Il aurait perdu au moins 30 000 $ dans cette mésaventur­e.

2200 TERRAINS DE FOOTBALL

Avec ses 400 acres de terre, ce qui équivaut à plus de 2200 terrains de football, M. Forest doit être organisé pour que tout pousse et soit récolté au bon moment.

Avec 550 000 choux à récolter à la main dans un seul champ, l’agriculteu­r de Saint-jacques de Montcalm, dans Lanaudière, ne peut pas faire ça tout seul avec son frère et son fils.

«La pire affaire, pour un agriculteu­r, c’est de ne pas avoir de travailleu­rs, c’est le nerf de la guerre. La technologi­e a évolué, mais la machine ne peut pas tout faire. Si je n’ai pas de gens pour récolter, je n’ai rien», insiste-t-il.

C’est pour cette raison qu’il s’est tourné vers les travailleu­rs étrangers guatémaltè­ques depuis plusieurs années. Leur venue lui assure une stabilité dans le travail et une tranquilli­té d’esprit.

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Pascal Forest est en train de montrer à son fils Félix, 17 ans, comment régler le GPS du tracteur pour qu’il puisse partir préparer le sol avant la plantation des choux.

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