Katerine savard renaît
Après le deuil du 100 m papillon, elle réussit sa conversion au 200 m libre RIO DE JANEIRO | Dévastée il y a quatre mois après avoir perdu l’espoir olympique à son épreuvefétiche du 100 m papillon, Katerine Savard s’est donné une nouvelle identité avec le
La nageuse originaire de Pont-rouge revit depuis hier. Même si son parcours à cette épreuve individuelle s’est arrêté en demi-finale en soirée, le chrono de 1 m 57,15 livré durant la ronde préliminaire en après-midi était rien de moins que le deuxième meilleur de l’histoire au Canada.
En plus d’améliorer d’une seconde sa marque personnelle sur cette distance, elle a menacé le record canadien de 1 m 56,94 s de Brittany Maclean, qui a échoué comme Savard dans sa quête d’une finale.
«J’ai travaillé fort dans les deux derniers mois et j’espérais que ça allait paraître. Et ça a paru», a exprimé l’athlète de 23 ans, qui a raté par 1,17 s le train conduisant les huit plus rapides à la finale de ce soir.
ESPOIR POUR LE RELAIS
Cinquième du 100 m papillon aux championnats mondiaux de 2015, Savard a dû sortir cette épreuve et les Jeux de Rio de son esprit après avoir été devancée par la sensation Penny Oleksiak et Noemie Thomas, lors des essais olympiques d’avril dernier. En terminant troisième de ces essais au 200 m libre, elle s’est consolée en se qualifiant pour le relais du 4 X 200 m libre.
Sa rapide conversion à ce style de nage a été doublement récompensée lorsque Oleksiak a renoncé à cette course à Rio pour se concentrer sur le 100 m papillon, dans lequel elle a remporté la médaille d’argent dimanche. La tenue convaincante qu’a livrée la Québécoise, hier, procure soudainement des munitions au relais canadien pour la journée de demain et la rassure sur son niveau de contribution.
«Je n’avais pas d’inquiétudes, mais ce que je voulais à l’intérieur de moi, c’était de m’améliorer. Avec la seconde que je suis allée chercher là, ça peut faire une différence. Ça nous monte peut-être de trois ou quatre positions», observe-t-elle.
LE POUVOIR PERDU
Dans un aveu à peine voilé, Savard semble avoir légué les pouvoirs à Oleksiak dans «son» épreuve du 100 m papillon qu’elle contrôlait depuis quelques années. Aux essais du mois d’avril, l’athlète de seulement 16 ans avait abaissé de 28 centièmes le record que détenait la Québécoise pour l’établir dorénavant à 56,99 s. Et là, elle a remis une couche avec sa médaille olympique de dimanche et un autre record en 56,46 s.
«Je pense que j’aurais pu être en finale (dimanche) selon les temps que j’ai analysés. Je vais quand même continuer à m’entraîner fort. Je ne vais peut-être pas pouvoir la rattraper dans les prochains mois, mais si je peux être deuxième, je pense avoir encore ma place dans le papillon. Peut-être pas première, mais peut-être deuxième», croit la Québécoise, qui dit avoir fait son deuil.
«Elle méritait vraiment cette deuxième place et avec le chrono qu’elle a fait, elle a amené le 100 m papillon une coche au-dessus de ce que j’avais fait.»