Désillusion olympique
L’instant de cinq jeux en début de match, on a cru que ça y était, qu’eugenie Bouchard avait pris son erre d’aller et qu’elle allait dérouler comme face à Sloane Stephens à son premier match olympique. C’était la Genie de la Coupe Rogers, enfin, celle du
Après tout, l’adversaire avait beau être deuxième mondiale et championne en Grand Chelem, la Québécoise détenait un avantage psychologique. En quatre matchs, elle avait battu Angelique Kerber trois fois. Bouchard avait d’ailleurs remporté les trois derniers duels.
Puis à 4-1, première manche, on a soudainement eu l’impression que la Montréalaise s’asseyait sur sa belle avance. Mais voilà, Kerber ne détient pas ce joli palmarès par hasard. Les championnes ont cette qualité d’élever leur jeu d’un cran quand la situation est corsée. C’est ce que l’allemande a fait. Elle a renversé la vapeur et ensuite, il n’y a plus eu qu’elle sur le terrain. Bouchard l’a reconnu, elle était à court de solutions.
Kerber est loin d’être la plus puissante du circuit, mais elle est l’une des plus constantes. Et comme toutes les gauchères, elle embête ses adversaires avec son coup droit croisé qui aboutit sur leur revers.
Bouchard n’a donc pas à rougir de sa performance. Hier à Rio, elle a été battue par plus expérimentée qu’elle. À 22 ans, ça arrive. Ça arrive souvent, même.
HEUREUSE D’ÊTRE LÀ
Mais le séjour de la Montréalaise au Brésil n’est pas terminé. Elle poursuivra son tournoi olympique en double féminin avec Gabriela Dabrowski. On devrait aussi savoir aujourd’hui si elle disputera le double mixte.
Dès ses premiers coups de raquette à Rio, Bouchard a fait savoir qu’elle ne regrettait pas sa décision. On le sait, elle a hésité longtemps avant de confirmer sa présence aux Jeux olympiques. À suivre ses selfies sur les réseaux sociaux, elle savoure pleinement l’expérience.
Celle-ci pourrait d’ailleurs s’étirer. En Dabrowski, Bouchard mise sur une solide partenaire de double. La Canadienne n’a pas encore de partenaire fixe, mais elle compte tout de même trois titres de la WTA dans la discipline.
En plus, le tableau est un peu plus ouvert que prévu. Exit les soeurs Williams, les invincibles soeurs Williams jamais battues ensemble aux Jeux olympiques. Malade, Venus est passée à côté de son tournoi, battue d’entrée de jeu en simple et en double.
Bon, les Tchèques Lucie Safarova et Barbora Strycova ne représentent pas nécessairement une commande facile. La première a remporté deux titres majeurs en double et la seconde compte un total de 18 titres dans la discipline.
Mais voilà que Safarova a dû abandon- ner en simple, malade également. Au moment d’écrire ces lignes, on ne savait pas encore si cela aurait un impact sur la suite de son parcours à Rio.
L’AGONIE DE LA DÉFAITE
Quand on a su que Juan Martin del Potro affronterait Novak Djokovic au premier tour, dans une reprise de la finale du bronze de 2012, on a grimacé. Pour del Potro, évidemment. Certes, l’argentin a battu le numéro 1 mondial à Londres il y a quatre ans, mais quelles étaient ses chances aujourd’hui avec son poignet souvent réfractaire?
C’est finalement le del Potro des beaux jours qui s’est présenté sur le terrain dimanche soir. Explosif en coup droit, il a bombardé Djokovic de 41 coups gagnants. Et dans une scène très rare, le pauvre Djoko a quitté le terrain en pleurs.
Roland-garros maintenant en poche, le titre olympique est le seul d’envergure qui manque toujours au prestigieux palmarès du Serbe. Après cette défaite prématurée à Wimbledon, le voilà battu d’entrée à Rio. Il lui faudra attendre quatre ans avant de venger cet échec. De quoi essuyer quelques larmes…
Quant à del Potro, il est maintenant qualifié pour le troisième tour après avoir renversé le Portugais Joao Sousa. Un long parcours olympique serait une belle rédemption pour le vainqueur des Internationaux des États-unis 2009, dont la prometteuse carrière a souvent été compromise par des ennuis physiques.