Ces ex-dopés qui dérangent
AFP | Le nageur Sun Yang qui remporte l’or, la nageuse Yuliya Efimova qui gagne l’argent, la colère gronde à mesure que les anciens dopés se couvrent de gloire.
«Ça me donne envie de vomir. Sun Yang, il pisse violet!» a lancé le nageur français Camille Lacourt après la victoire du Chinois au 200 m libre lundi.
A l’origine du débat, les Russes. Si le CIO a décidé de ne pas exclure la Russie à Rio, il a banni ceux qui auraient déjà été pris pour dopage.
Premier écueil, ce critère serait tout sauf légal. Parmi eux, la nageuse russe Yuliya Efimova, suspendue 16mois en 2014 pour prise de stéroïde, encore récemment contrôlée positive au controversé Meldonium, et finalement bien présente à Rio.
TRISTE
«C’est triste que de nos jours il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l’occasion de nager aux jeux Olympiques. Ça m’énerve», a commenté le nageur Michael Phelps.
Deuxième écueil, ce critère est injuste. Car pourquoi l’appliquer aux seuls Russes? C’est le cas du Chinois Sun Yang, contrôlé positif en 2014 et suspendu trois mois.
Mais le pire est peut-être à venir. En natation, le Sud-coréen Park Tae-hwan est toujours là. Le quadruple médaillé olympique, contrôlé positif aux stéroïdes en 2014, a bien purgé sa peine de 18 mois de suspension. Mais son comité national l’avait interdit en prime de compétition pour trois ans, ce qui l’aurait privé des Jeux de Rio. Il avait alors fait appel devant le TAS, qui a levé cette interdiction en invoquant une double peine.
Dimanche, c’est l’athlétisme, avec la finale du 100 m, qui risque de susciter la grogne. Au premier rang, l’américain Justin Gatlin, deux fois suspendu, qui a été écarté pour un total de cinq années.
Le CIO est sorti de sa réserve lundi pour tenter de calmer le jeu.
«Nous encourageons la liberté d’expression, mais en même temps les Jeux c’est le respect des autres et le respect du droit des autres à participer aux compétitions, […] sans être agressé par les autres. Alors, oui, nous encourageons les sportifs à respecter leurs concurrents», a dit son porte-parole Mark Adams.