Trahi par sa vidéo testament
L’attentat La vidéo de « martyr » du sympathisant de L’ÉI captée par le FBI a permis aux autorités d’empêcher MIKE CABANA
C’est une véritable «course contre la montre» qui a permis à la GRC de faire avorter une attaque terroriste en Ontario mercredi, quelques heures après qu’une vidéo de «martyr» d’un sympathisant de l’état islamique (ÉI) eut été interceptée par le FBI.
Aaron Driver, 24 ans, planifiait une attaque dans une ville canadienne, à l’heure de pointe, dans les 72 heures, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Dans l’extrait de la vidéo diffusée hier, Driver, en cagoule noire, tient un discours haineux à l’endroit du Canada et fait l’apologie de L’ÉI.
Ce jeune radicalisé s’en prend à ce qu’il décrit comme les «ennemis de l’islam». «Nous sommes assoiffés de votre sang», dit-il. Il fait mention des attaques terroristes survenues en France et à Bruxelles et promet d’agir au Canada.
Cette vidéo transmise par le FBI mercredi aura permis à la GRC d’identifier le suspect deux heures et demie plus tard et de le retrouver en fin d’après-midi à Strathroy, près de London, en Ontario.
La tâche était loin d’être simple, selon la GRC. Dans la vidéo, Driver portait une cagoule qui ne laissait paraître que ses yeux, et il ne ciblait aucun lieu précis.
ATTEINT PAR BALLE
Le jeune homme est finalement décédé à sa sortie d’une résidence, dans un taxi à bord duquel il a eu le temps de monter, après avoir été atteint par balle par un agent de la GRC. Il a aussi fait exploser un engin artisanal à l’arrière du véhicule, blessant le chauffeur. L’enquête déterminera s’il est mort d’un tir ou des suites de l’explosion.
«C’est un événement qui s’est terminé de façon tragique, mais qui aurait pu entraîner des pertes de vie beaucoup plus importantes si ça s’était déroulé autrement», se réjouit Mike Cabana, sous-commissaire de la GRC, qui a évoqué une «course contre la montre».
En effet, Driver en était à la dernière étape de la planification d’un attentat, selon lui.
CONNU DES POLICIERS
Driver a pu concocter son plan même s’il était connu des milieux policiers. «[Il] est une personne parmi plusieurs qui ont des intentions potentiellement criminelles. Notre habileté de dire qu’on va surveiller tous les gens 24 heures par jour, sept jours par semaine, ça n’existe pas», a poursuivi le sous-commissaire.
«Cet événement perturbateur nous rappelle que le Canada n’est pas immunisé contre la menace du terrorisme», a déclaré le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, ajoutant qu’un centre destiné à la déradicalisation sera mis sur pied prochainement.