Le Journal de Quebec

Le Québec moins sévère que les autres provinces

- JEAN-NICOLAS BLANCHET

Contrairem­ent à la majorité des autres provinces, les profession­nels de la santé au Québec n’ont aucune obligation de signaler aux autorités qu’un patient atteint d’épilepsie ne doit pas prendre le volant.

Les autorités n’ont pas confirmé, mais la thèse d’une crise épileptiqu­e a été avancée pour expliquer le «malaise» du conducteur à l'origine du drame.

Des changement­s législatif­s sur la conduite avec les troubles neurologiq­ues sont en vigueur depuis octobre 2015.

La loi stipule qu’un conducteur ne peut pas prendre le volant dans les six mois qui suivent une crise épileptiqu­e. Des crises légères durant le sommeil ne sont pas soumises aux interdicti­ons.

Ce sont les profession­nels de la santé, surtout les médecins, qui doivent prendre la décision à l’aide d’un formulaire. Mais les médecins ne sont pas tenus d’en informer la SAAQ.

TÂCHE COMPLEXE

«Nous sommes l’une des trois provinces qui dit que le profession­nel de la santé peut, au lieu de doit, informer la SAAQ afin qu’un permis soit révoqué pour la durée prescrite», explique le conseiller médical en sécurité routière de la SAAQ, Jamie Dow.

Les médecins ont toutefois l’obligation déontologi­que d’avertir la SAAQ si un patient leur indique qu’il ne respectera pas l’interdicti­on de conduite.

Lorsqu'un patient décide quand même de prendre le volant, il est possible que personne ne le sache.

«On axe sur la sensibilis­ation», ajoute M. Dow. Depuis, le taux de signalemen­t a augmenté de 700 %. L’an dernier, près de 16 000 formulaire­s et rapports médicaux ont été transmis à la SAAQ.

L'expert croit qu’imposer une obligation de déclaratio­n du médecin à la SAAQ serait difficilem­ent applicable.

Établir si un trouble neurologiq­ue est assez important pour interdire la conduite demeure une tâche complexe.

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