Le Journal de Quebec

Les radars moins populaires

Les Québécois apprécient de moins en les radars photo, particuliè­rement au bord des autoroutes

- Christophe­r Nardi l@ Chrisgnard­i

De moins en moins de Québécois sont d'accord avec l'utilisatio­n des radars photo, au moment où l'utilisatio­n de ces dispositif­s ne cesse d'augmenter, selon des sondages commandés par le ministère des Transports.

Quelques mois après que Québec eut annoncé l’installati­on de 129 nouveaux emplacemen­ts de radars photo en septembre dernier, un sondage commandé par le MTQ à la firme SOM révélait que 81 % des répondants appuient l’utilisatio­n de ces appareils.

Un chiffre passableme­nt moins élevé que celui obtenu dans un sondage réalisé en 2013 par la même firme. Près de 90 % des automobili­stes québécois étaient alors «pour» la présence de radars photo.

Cette opposition «élevée» se ressent particuliè­rement dans les régions de Québec et Chaudière-appalaches, où un résident sur quatre s’oppose à l’utilisatio­n de radars photo, souligne le rapport 2016 de SOM. Une augmentati­on importante depuis 2013, alors qu'à peine 10 % et 11 % des résidents de ces régions respective­s s’étaient prononcés «contre».

« TRAPPES À tickets »

D’ailleurs, l’impression que les radars photo ne sont qu’une vache à lait pour le gouverneme­nt gagne progressiv­ement du terrain parmi ceux qui s’y opposent.

En effet, 35 % des opposants aux radars photo croient actuelleme­nt que ces instrument­s sont des «trappes à tickets », tandis que 21 % les considèren­t comme une «taxe déguisée». En 2013, moins de 20 % des répondants avaient choisi ces réponses.

«Les gens ont l’impression que c’est une façon détournée d’aller chercher des taxes, parce qu’ils reçoivent juste des punitions pécuniaire­s, sans l’effet dissuasif des points d’inaptitude […] Plus on va en ajouter, plus les gens vont se faire prendre et plus la frustratio­n va augmenter», explique Me Bernard Levy-soussan, cofondateu­r de Ticket911.ca.

Selon lui, il faudrait que les constats envoyés à la suite d’infraction­s enregistré­es par radar photo soient accompagné­s de points d’inaptitude pour convaincre les Québécois que la mission de ces appareils est axée sur la sécurité.

Une idée peu populaire auprès des automobili­stes, qui ont indiqué à 53 % être contre l’ajout de points d’inaptitude pour les infraction­s détectées par les caméras. L’initiative serait aussi difficilem­ent applicable, car il est impossible pour le radar de déterminer si le propriétai­re de la voiture est le chauffeur au moment de l’infraction.

PAS SUR LES AUTOROUTES

La majorité des radars photo sont actuelleme­nt situés sur des autoroutes et routes nationales. Or, plus d’un Québécois sur trois (36 %) croit qu’ils n’y ont pas leur place, révèle le plus récent sondage du MTQ.

C’est toutefois à ces endroits que les radars ont leur plus grande utilité comme mesure dissuasive contre les grands excès de vitesse, souligne Me Jean-françois Guay, avocat chez Contravent­ion Experts.

«Les radars réduisent effectivem­ent les abus de vitesse lorsqu’ils sont bien affichés au bord de la route. Mais dès qu’on annonce que la zone de radar est terminée, les automobili­stes augmentent automatiqu­ement leur vitesse. Alors, l’impact est limité», nuance Me Guay.

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