Les radars moins populaires
Les Québécois apprécient de moins en les radars photo, particulièrement au bord des autoroutes
De moins en moins de Québécois sont d'accord avec l'utilisation des radars photo, au moment où l'utilisation de ces dispositifs ne cesse d'augmenter, selon des sondages commandés par le ministère des Transports.
Quelques mois après que Québec eut annoncé l’installation de 129 nouveaux emplacements de radars photo en septembre dernier, un sondage commandé par le MTQ à la firme SOM révélait que 81 % des répondants appuient l’utilisation de ces appareils.
Un chiffre passablement moins élevé que celui obtenu dans un sondage réalisé en 2013 par la même firme. Près de 90 % des automobilistes québécois étaient alors «pour» la présence de radars photo.
Cette opposition «élevée» se ressent particulièrement dans les régions de Québec et Chaudière-appalaches, où un résident sur quatre s’oppose à l’utilisation de radars photo, souligne le rapport 2016 de SOM. Une augmentation importante depuis 2013, alors qu'à peine 10 % et 11 % des résidents de ces régions respectives s’étaient prononcés «contre».
« TRAPPES À tickets »
D’ailleurs, l’impression que les radars photo ne sont qu’une vache à lait pour le gouvernement gagne progressivement du terrain parmi ceux qui s’y opposent.
En effet, 35 % des opposants aux radars photo croient actuellement que ces instruments sont des «trappes à tickets », tandis que 21 % les considèrent comme une «taxe déguisée». En 2013, moins de 20 % des répondants avaient choisi ces réponses.
«Les gens ont l’impression que c’est une façon détournée d’aller chercher des taxes, parce qu’ils reçoivent juste des punitions pécuniaires, sans l’effet dissuasif des points d’inaptitude […] Plus on va en ajouter, plus les gens vont se faire prendre et plus la frustration va augmenter», explique Me Bernard Levy-soussan, cofondateur de Ticket911.ca.
Selon lui, il faudrait que les constats envoyés à la suite d’infractions enregistrées par radar photo soient accompagnés de points d’inaptitude pour convaincre les Québécois que la mission de ces appareils est axée sur la sécurité.
Une idée peu populaire auprès des automobilistes, qui ont indiqué à 53 % être contre l’ajout de points d’inaptitude pour les infractions détectées par les caméras. L’initiative serait aussi difficilement applicable, car il est impossible pour le radar de déterminer si le propriétaire de la voiture est le chauffeur au moment de l’infraction.
PAS SUR LES AUTOROUTES
La majorité des radars photo sont actuellement situés sur des autoroutes et routes nationales. Or, plus d’un Québécois sur trois (36 %) croit qu’ils n’y ont pas leur place, révèle le plus récent sondage du MTQ.
C’est toutefois à ces endroits que les radars ont leur plus grande utilité comme mesure dissuasive contre les grands excès de vitesse, souligne Me Jean-françois Guay, avocat chez Contravention Experts.
«Les radars réduisent effectivement les abus de vitesse lorsqu’ils sont bien affichés au bord de la route. Mais dès qu’on annonce que la zone de radar est terminée, les automobilistes augmentent automatiquement leur vitesse. Alors, l’impact est limité», nuance Me Guay.