« Si ce n’est pas pour tuer, alors pourquoi ? »
Les plaidoiries ont débuté hier au procès de Bain Richard Bain
«Si ce n’est pas pour tuer, alors pourquoi?» a demandé le procureur de la Couronne au jury responsable de juger l’homme accusé de la fusillade au Métropolis le 4 septembre 2012.
Les plaidoiries au procès de Bain ont débuté hier et les avocats des deux parties ont fait part de leurs arguments, qui s’opposent en tout point.
L’avocat de la défense, qui plaide la non-responsabilité criminelle, a insisté sur le fait que, selon lui, Bain se considérait comme un «instrument de Dieu». «Dans sa tête, il agissait selon la volonté de Dieu», a plaidé Allan Guttman.
L’homme de 65 ans est accusé d’avoir tué le technicien de scène Denis Blanchette. Il a été atteint d’une balle au thorax. Ce même projectile a ensuite gravement blessé son collègue Dave Courage. Pendant ce temps, Pauline Marois effectuait son discours de victoire, à quelques mètres de là.
De son côté, la Couronne est convaincue que Bain voulait «tuer le plus de sépara- tistes possible», comme il l’a écrit à une psychiatre peu après le drame. Et c’est pour cette raison qu’il se serait présenté au Métropolis lourdement armé.
CRIME BIEN PLANIFIÉ
«Le Yukon (marque du véhicule de Bain) ne s’est pas rempli seul d’armes et d’essence», a lancé Me Dennis Galiatsatos, procureur de la Couronne.
Selon lui, l’accusé a non seulement agi délibérément, mais il a aussi planifié son crime.
Après être allé repérer les alentours du Métropolis quelques heures avant le drame, Bain aurait conduit jusque chez lui, dans les Laurentides, avant de revenir à Montréal vers minuit.
«Durant tout ce temps, il a eu l’occasion de penser et de repenser», a-t-il dit.
Dennis Galiatsatos ne croit d’ailleurs pas Bain lorsqu’il dit qu’il «voulait tirer au-dessus de leur tête».
«N’oubliez pas qu’il a mis le feu à la porte après. Ça démontre son intention de terminer son travail», a-t-il plaidé. Le jury devrait commencer ses délibérations aujourd’hui.