Les pros à rio une « erreur monumentale »
À l’instar de plusieurs autres sports olympiques, l’international Boxing Association (AIBA) a ouvert la porte aux professionnels aux Jeux de Rio. Une décision qui n’a pas enchanté certains intervenants de la boxe québécoise.
C’est le cas des entraîneurs Stéphan Larouche et Marc Ramsay.
«C’est une erreur monumentale, a déclaré Larouche lorsque joint par Le Journal dans les derniers jours. Je crois que c’est avant tout une décision pécuniaire.
«Ils voulaient que les meilleurs boxeurs de la planète tentent leur chance aux Jeux de Rio pour créer de l’intérêt, mais surtout pour démontrer que les amateurs pouvaient en venir à bout.»
L’ancien entraîneur de Lucian Bute a été plus loin encore.
«L’AIBA tente de créer une guerre entre les amateurs et les pros, a-t-il ajouté. Cependant, ils se trompent royalement.»
Ramsay est lui aussi contre la présence des professionnels aux JO, même s’il est prêt à donner un coup de main à son protégé Artur Beterbiev afin qu’il y retourne.
«Je ne suis pas en faveur, a commenté l’entraîneur expérimenté. Comparativement aux pros, les amateurs ne sont pas payés pour représenter leur pays.
«Leur récompense ultime pour eux, ce sont les Jeux. C’est comme leur enlever leur cerise sur leur sundae. »
une histoire de gros sous
Depuis 2013, L’AIBA réclame des redevances aux promoteurs de boxe professionnelle, mais ceux-ci n’ont pas plié.
«C’est la seule organisation au monde qui ne reçoit pas un sou lorsque les amateurs passent chez les pros, a expliqué Ramsay, qui a participé aux Jeux d’athènes en 2004 à titre d’entraîneur. Je les comprends un peu.
«Ils développent des athlètes pendant des années et ils les perdent pour rien par la suite. Ils tentent d’en faire une business, mais c’est très difficile.»
Son collègue Larouche croit que cette avenue a été prise au détriment des boxeurs.
«Ça ne leur sera pas favorable à long terme», a-t-il déploré.
Il cite en exemple la décision d’enlever les casques protecteurs chez les hommes et l’absence de tests médicaux poussés.
«Ils veulent créer des cotes d’écoute pour attirer des commanditaires, a-t-il ajouté. Ça se fait sur le dos des boxeurs qui sont sous-payés.»