Le Journal de Quebec

L’incroyable force de Kayla harrison

La double championne olympique a su se relever d’abus sexuels subis dans sa jeunesse

-

RIO DE JANEIRO | (AFP) L’américaine Kayla Harrison a écrit hier la plus belle page de son destin poignant et victorieux en conservant son titre des - 78 kg en judo aux Jeux olympiques de Rio, juste avant d’officialis­er la fin de sa carrière à 26 ans.

Victime d’abus sexuels de la part de son premier entraîneur durant sa jeunesse, Harrison avait ému le monde entier à l’heure de conquérir l’or olympique il y a quatre ans à Londres.

Cette fois, elle a i mpressionn­é par son sang froid en montant à nouveau sur la plus haute marche du podium.

«C’est mon héritage, je me retire en étant deux fois championne olympique et l’une des plus grandes athlètes de ce sport», a lancé la numéro un mondiale.

Épatante de conviction et d’énergie, quittant le tatami au petit trot après chaque combat, Harrison a vécu une journée parfaite: elle a eu le bonheur d’éviter de rencontrer sa grande rivale, la Brésilienn­e Mayra Aguiar, battue en demifinale­s et finalement médaillée de bronze au même titre que la Slovène Anamari Velensek.

Et l’américaine a ensuite triomphé en finale de la Française Audrey Tcheuméo sur une clé de bras pour décrocher l’or.

Une manière de terminer en beauté une carrière débutée par un titre mondial en 2010, mais perturbée par les blessures ces dernières années. Opérée à un genou en 2013, la judoka s’est battue pour revenir à son meilleur niveau dans une olympiade jalonnée de déceptions, comme sa 9e place aux Mondiaux 2015.

UNE RETRAITE BIEN MÉRITÉE

«J’ai 26 ans, mais j’ai l’impression d’en avoir 56. Avezvous déjà fait du judo? Savezvous ce que ça fait au corps?», a-t-elle interrogé, comme pour justifier sa décision de raccrocher.

L’américaine, qui réside à Boston, avait déjà obtenu la première médaille d’or de l’histoire du judo américain et elle est logiquemen­t devenue la première double championne olympique des États-unis.

Harrison va continuer à s’occuper de son associatio­n caritative Fearless Foundation, qui aide les enfants victimes d’abus sexuels à tourner la page grâce au sport et à l’éducation.

MIXED MARTIAL ARTS?

Mais on connaît son amitié avec l’ancienne judoka Ronda Rousey, désormais superstar du Mixed Martial Arts (MMA), une combinaiso­n de plusieurs arts martiaux et de combat. Et Harrison a déclaré ne pas exclure de s’y frotter un jour.

«Le MMA? Il ne faut jamais dire jamais, mais je vais d’abord profiter de mes deux titres olympiques et vivre l’instant. Je trancherai plus tard la question d’aller ou non frapper des gens au visage», a-t-elle plaisanté.

Le deuxième titre de Kayla Harrison a complèteme­nt occulté une première notable: la première médaille olympique jamais obtenue par la République tchèque en judo. Et pour ne rien gâcher, cette médaille est d’or, puisque le champion du monde 2014, Lukas Krpalek, a dominé en finale l’azerbaïdja­nais Elmar Gasimov (25 ans) sur ippon.

JUDO MASCULIN

Le Français Cyrille Maret, qui a dignement fêté ses 29 ans hier, et le Japonais Ryunosuke Haga ont décroché les deux médailles de bronze. Ce qui permet au Japon de continuer sa belle moisson sur les tatamis brésiliens avec un bilan de trois médailles d’or et sept de bronze, soit 10 médailles sur 12 possibles!

 ?? PHOTO AFP ?? L’américaine, qui réside à Boston, avait déjà obtenu la première médaille d’or de l’histoire du judo américain et elle est logiquemen­t devenue la première double championne olympique des États-unis.
PHOTO AFP L’américaine, qui réside à Boston, avait déjà obtenu la première médaille d’or de l’histoire du judo américain et elle est logiquemen­t devenue la première double championne olympique des États-unis.

Newspapers in French

Newspapers from Canada