Mels Gibson renoue avec les durs à cuire
Sympathique film d’action du français Jean-françois Richet ( Mesrine), Père de sang permet à Mel Gibson d’incarner un type de personnage dans lequel il excelle, celui d’un père prêt à tout pour sauver sa progéniture.
Tourné dans les paysages désertiques du Nouveau-mexique, baigné d’une lumière crue et saturée de jaunes, Père de sang est un mélange de western, de film d’action, de suspense et de traque.
Car tout débute lorsque Lydia Link (Erin Moriarty, très bon choix), adolescente de 17 ans, partie de chez sa mère il y a un an, se retrouve sous la coupe de Jonah (Diego Luna), membre d’un cartel mexicain. La jeune fille n’ayant rien d’une criminelle, elle est incapable de faire ce qu’exige son petit ami. Rapidement – et je passe volontairement sous silence certains détails -, Lydia est en fuite et décide d’appeler son père, John (Mel Gibson), à la rescousse.
C’est que John a un lourd passé. Ancien criminel ayant effectué un séjour à l’ombre, il est aujourd’hui membre des Alcooliques anonymes, habite dans une
roulotte, s’est reconverti dans les tatouages et a Kirby (William H. Macy) – «looser» total – comme ami. John n’hésite pas à venir en aide à sa fille, surtout lorsqu’elle lui explique le guêpier dans lequel elle s’est mise. Notre homme se retroussera donc les manches pour tirer sa gamine du pétrin.
UN CÔTÉ RÉTRO
D’emblée, ce qui frappe dans Père de sang est la mise en scène et le côté volontairement «rétro» de ce long métrage. Père de sang fait la part belle à la violence – qui n’est jamais gratuite, soulignons-le – un peu à la manière des films de Robert Rodriguez, effusion d’hémoglobine en moins.
Les cartels mexicains et leur lot de tueurs – les fameux «sicario», popularisés par le film du même nom de Denis Villeneuve – tatoués et sanguinaires, réfractaires à toute logique ou à tout sens commun, font d’excellents méchants. De plus, Mel Gibson, malgré ses 60 ans prouve qu’il est encore capable d’assurer les scènes de combats et les cascades.
Conséquemment, Père de sang livre la marchandise promise, malgré un scénario (signé Peter Craig, auteur du roman dont a été tiré le film) convenu et hautement prévisible.