Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Quand tes beaux-parents envahissen­t ton espace vital!

Les parents de mon mari ont décidé de vendre leur maison il y a cinq ans, et comme ils sont encore très en forme et qu’ils ne se sentaient pas encore prêts à aller en maison de retraite, mon mari leur a proposé qu’on achète ensemble un triplex. Ce que nous avons fait. Nous avons choisi d’habiter au premier, eux au deuxième et nous avons loué le troisième à une petite famille qui y loge encore.

À l’époque de l’achat ça m’arrangeait que nos beaux-parents soient proches, car ils pouvaient garder nos enfants au besoin au retour de l’école, pendant les journées de maladie et les journées pédagogiqu­es. Peu à peu ils ont commencé à vouloir venir les garder chez-nous sous prétexte que ça facilitait leur tâche. Ce que nous avons accepté. Et voilà que depuis l’an dernier, ils entrent et sortent de chez-nous comme si c’était un moulin.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça m’a rendu insécure et que ça a créé en moi un vague sentiment d’inutilité. C’est comme si désormais j’étais devenue incapable de m’occuper de mes enfants et de ma maison. Ils gardent un oeil sur tout, et dès qu’un problème surgit, ils sont déjà là pour le régler. Mon mari ne veut rien voir de cet envahissem­ent et prétend que comme ça les occupe et que ça nous soulage, c’est très bien ainsi.

Je ne l’entends pas de la même façon et j’aimerais bien récupérer le pouvoir dans ma maison. Comment leur dire ça sans me les mettre à dos?

Comment leur dire ça sans que ça nuise à nos enfants qui comptent sur eux au retour de la classe, en particulie­r pour les aider à faire leurs devoirs, tâche pour laquelle leur grand-père excelle? Je sais que je vais peut-être vous sembler une peu infantile dans ma réaction, mais c’est la mienne et je l’assume.

Une mère qui se sent mise au banc de sa famille

Comme tout le monde semble ravi de la présence de ces personnes, à part vous, pourquoi ne commenceri­ez-vous pas par faire un inventaire de ce qui vous rend si vulnérable à leur présence dans votre environnem­ent? Qu’avez-vous peur de perdre exactement? D’où vous vient cette insécurité de vous voir ravir un pouvoir qui n’en est pas un dans le fond, puisqu’il s’agit ici de gens qui me semblent tout faire pour vous rendre la vie plus facile en vous soulageant de certaines tâches quotidienn­es, ce qui est susceptibl­e de vous permettre de donner par ailleurs du temps de qualité à vos enfants? À moins qu’ils ne tentent de vous nuire carrément, vous avez plus à perdre qu’à gagner dans une opération qui ne viserait qu’à vous réappropri­er un pouvoir que vous n’avez pas perdu puisque vous resterez à jamais la mère de ces enfants. C’est un gros pensez-y bien!

Comment parvenir à tourner la page?

J’ai vécu trois ans avec un type que j’aime encore. Rendu à 42 ans, c’était sa première expérience de vie commune avec quelqu’un et il n’a pas supporté cela. Il prétend être incapable de vivre le quotidien avec qui que ce soit. On continue à se voir et à coucher parfois ensemble, mais jamais chez lui, car il veut protéger au maximum son intimité. Et quand il vient chez-moi, il n’y passe jamais la nuit. Je trouve ça tof, mais en même temps je suis incapable de couper les ponts complèteme­nt. Pensez-vous que ma patience viendra à bout de ses réticences? J’ai peur de m’investir pour rien. A.R.

La phrase qui sert de conclusion à votre lettre correspond à ce que je pense aussi. Cet homme a été on ne peut plus clair. Les chances qu’il aille plus loin que ce qu’il vous offre présenteme­nt sont minimes. À vous de savoir jusqu’où vous êtes prête à aller dans ce don à fond perdu.

Penséedujo­ur La famille est l’école de sympathie, de plaisir et de douleur en commun. – Henri-frédéric Amiel

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