Vivre du tourisme à la havane
LA HAVANE, CUBA | Un jeune étudiant en urbanisme à l’université de Montréal a décidé de refaire sa vie à Cuba afin d’y vivre du tourisme et de sa passion pour la vieille Havane.
En juillet, Jérôme Hudon a traversé les douanes avec bien peu de choses: sa machine à espresso, entre autres, et dans ses cartons l’idée d’ouvrir une casa particular, une sorte de gîte touristique privé. Il débarque à La Havane avec une petite somme amassée via le sociofinancement. C’est que le bâtiment acheté quelques mois plus tôt avec sa copine cubaine a besoin de nombreuses rénovations.
UNCHOIXNATUREL
Expert de la vieille Havane, Jérôme veut personnaliser son offre touristique aux étrangers, principalement aux Québécois. «On pense que ça va devenir un gagnepain rentable. Je connais très bien La Havane et la culture locale. Je suis capable de présenter la ville, avec un angle personnalisé», dit-il.
Déjà, du toit de son immeuble où Le Journal l’a rencontré il est possible de voir les plus importants monuments de la ville. Il compte bien y aménager une terrasse, où ses convives pourront admirer la vue.
Le choix de Cuba s’est fait naturellement pour Jérôme. Après de nombreux séjours et un stage en urbanisme au Bureau de l’historien, l’entité responsable de tous les travaux de réfection du centre historique et le plus grand propriétaire foncier, Jérôme a acheté un billet d’avion en 2014 avec l’idée de se trouver un sujet de mémoire. «Je n’avais rien qui me retenait au Québec, plus de copine, plus d’em- ploi», explique-t-il. Il était hébergé chez des amis cubains, architectes et urbanistes. Ils rénovaient des maisons.
«Et là, j’ai vu le système immobilier en place. Je commençais à le comprendre», indique-t-il.
TROUVERL’AMOUR
Entre-temps, Jérôme a rencontré une Cubaine et est tombé amoureux. C’est avec elle qu’il a acheté le logement à rénover.
Il l’avoue lui-même: «tu dois être prêt à perdre tout ton investissement lorsque tu te lances en affaire à Cuba». «Évidemment, les investissements peuvent venir de l’étranger, car les salaires locaux sont trop bas. Mais, au final, c’est un Cubain qui est propriétaire, à 100 %». Le risque en vaut la chandelle, assure Jérôme, qui aide aussi d’autres Québécois à étudier le marché cubain.