Le Journal de Quebec

Des voix s’élèvent pour une passerelle

Une témoin du décès tragique de la femme enceinte happée croit qu’il aurait pu y avoir plus de victimes

- Pierre-paul Biron et Jean-françois Morissette

Le tragique décès de la femme enceinte happée mercredi sur le boulevard Laurier provoque une onde de choc chez les habitués de ce passage à piétons, au point où de plus en plus d’usagers réclament l’installati­on d’une passerelle ou la mise en place de mesures pour sécuriser le secteur qualifié de dangereux.

C’est notamment le cas de Laurie Lefebvre, témoin de l’horrible scène. Elle se trouvait tout juste derrière Marie-pier Gagné lorsque la voiture l’a percutée.

«Je marchais un peu derrière elle. J’avais avec moi ma plus jeune fille de 3 mois [et] je dois avouer que sur le coup, j’ai eu très peur en voyant le véhicule se diriger vers nous, mais l’adrénaline est vite embarquée», a-t-elle confié au Journal.

Après l’impact, la femme s’est dirigée vers MariePier Gagné pour tenter de lui porter secours.

«J’ai couru vers la victime instinctiv­ement [mais] elle était déjà prise en charge, j’ai alors commencé à questionne­r le conjoint pour aider à en savoir plus sur la victime en attendant l’équipe médicale.»

«J’ai encore la vision d’horreur qui tourne en boucle dans ma tête et je dois avouer que la prochaine fois que j’aurai à emprunter ce passage piétonnier, j’y penserai plus d’une fois avant de traverser», a-telle enchaîné.

En tant qu’utilisatri­ce régulière de ce passage piéton, Laurie Lefebvre a été témoin à de nombreuses reprises de voitures grillant le feu rouge ou de piétons traversant le boulevard sans faire attention. Pour elle, le secteur est carrément dangereux.

«Je regarde toujours des deux côtés avant de traverser, même si la lumière “piéton” est allumée, car je sais que certains passent quand même», a-t-elle dit avant de revenir sur la tragédie. «Il roulait très vite, même au-delà de la limite de vitesse, ajoute-t-elle. Personne n’a eu le temps de se protéger. Pour ceux qui y étaient, on peut se considérer plus que chanceux qu’il n’ait pas renversé plus de personnes, car on était vraiment plusieurs à traverser à ce moment-là.»

MESURES DE SÉCURITÉ RÉCLAMÉES

Depuis le tragique accident, de nombreuses personnes, notamment sur Facebook, demandent à la Ville la constructi­on d’une passerelle reliant le Centre hospitalie­r de l’université Laval (CHUL) et Place Laurier. «Une passerelle, depuis longtemps nous la demandons. Espérons que ça réveillera le maire», écrivait hier une utilisatri­ce.

Rencontré à ce passage à piétons, Gérard Dion ne comprenait pas pourquoi la Ville de Québec n’a pas encore agi pour renforcer la sécurité à cet endroit. «En attendant une passerelle, ils pourraient au moins mettre des blocs de béton. Je suis surpris qu’il n’y ait rien de mis, même deux jours après ce drame-là», s’est-il insurgé.

LA VILLE ATTEND LES CONCLUSION­S

En vacances, Régis Labeaume a confirmé par la voix de son attaché de presse que la Ville allait se pencher sur la question si l’enquête le recommande. «Nous avons été interpellé­s par cette tragique histoire. Mais comme une enquête est toujours en cours, nous attendrons ses conclusion­s avant de réagir plus en détail», a dit Paul-christian Nolin.

Une pétition demandant à la Ville de Québec la constructi­on d’une passerelle a par ailleurs été mise en ligne jeudi. Jusqu'à présent, près de 700 personnes y ont apposé leurs signatures.

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« En attendant une passerelle, ils pourraient au moins mettre des blocs de béton » près du terre-plein où Marie-pier Gagné est décédée, a lancé le piéton Gérard Dion en interpella­nt la Ville de Québec.

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