Un jour, une bombe explosera chez nous
Sociologue, auteur et chroniqueur Il y a quelques jours, Aaron Driver a été abattu par la GRC alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat meurtrier en Ontario.
Le Canada l’a échappé belle. On aurait pu compter les morts par dizaines. Il faut féliciter la police fédérale.
Le jeune homme troublé, converti à l’islam depuis plusieurs années, était connu des autorités et des médias. Il s’était porté à la défense de l’état islamique auquel il avait prêté allégeance et avait légitimé l’attentat contre le parlement fédéral par Michael Zahef-bibeau à l’automne 2014.
ISLAMISME
À ce qu’on en sait pour l’instant, son histoire nous en dit beaucoup sur la puissance corrosive de l’islamisme sur les âmes troublées.
Aaron Driver était du côté sombre de l’existence. C’est justement de tels esprits que vise l’état islamique. Il entend convertir leur colère existentielle ou leur violence en vocation terroriste et pousser au crime et au meurtre les esprits troublés.
Les vidéos de meurtres rituels diffusées par l’état islamique visent à exciter ces pulsions morbides, à les libérer.
Ce qui attirait le jeune homme vers l’islam, c’était justement la radicalité qu’il lui prêtait.
Les âmes troublées éprises d’absolu ne se tourneront pas vers une religion tiède, nuancée, qui s’accommode des complexités du coeur humain.
Ce qu’ils souhaitent, ce sont des émotions fortes et des convictions bétonnées.
Pour Aaron Driver, il n’y avait pas de différence entre l’islam et l’islamisme, ou entre l’islam modéré et pacifique et l’islam violent et radical. C’est parce qu’il croyait l’islam violent et radical qu’il l’embrassait.
Un quotidien montréalais rapportait d’ailleurs ses paroles hier: «Je ne dirais pas moi-même que je suis un musulman radical [...]. Il n’y a pas d’extrémisme dans l’islam. Il y a l’islam et il y a tout ce qui est à l’extérieur de l’islam. Franchement, c’est de la sémantique.»
En un mot, Driver se moquait de nos distinctions à propos de l’islam. Ce qu’il y cherchait et y trouvait, c’était une religion de combat. Cela ne veut évidemment pas dire qu’il avait raison de voir les choses ainsi. L’islamisme psychopathe ne saurait revendiquer le monopole sur l’islam.
Mais on ne saurait sous-estimer la puissance d’envoûtement de l’islam le plus radical sur les sociopathes et psychopathes qui habitent notre monde.
CHEZ NOUS
Il veut exciter les contradictions de nos sociétés. C’est dans ce qu’il a de plus horrible qu’il est le plus attrayant pour ceux qui habitent mentalement les ténèbres.
L’islamisme radical veut transformer les marginaux en croyants, puis en combattants, puis en kamikazes. Il veut multiplier les terroristes improvisés. Et quoi qu’on en pense, il y parvient. Sa puissance de conversion est bien réelle.
Tôt ou tard, une bombe meurtrière explosera au Canada ou au Québec. C’est le monde occidental qui est visé, et nous y appartenons pleinement. Nous ne sommes pas à l’abri du tumulte mondial.
Et nous n’avons pas déclaré la guerre. L’islamisme nous l’a déclarée.