Racisme et discrimination
Politologue, consultante internationale et conférencière
La Commission jeunesse du Parti libéral du Québec est connue pour son audace. Ses congrès annuels touchent souvent à des enjeux qui dépassent les seules préoccupations des jeunes.
Depuis sa création par Robert Bourassa, en 1971, plusieurs idées parmi celles qu’elle a avancées ont été traduites en politiques gouvernementales au profit de tous les Québécois.
Le congrès de cette fin de semaine ne fait pas exception. Son document thématique s’articule autour du concept de l’innovation sur les plans institutionnel, économique et technologique.
A-T-ON BESOIN D’UNE AUTRE COMMISSION ?
L’une de ces propositions touche la sous-représentation des Québécois issus de l’immigration dans la fonction publique, un problème bien réel, mais qui ne peut être réglé, comme on le suggère, par une commission d’enquête publique sur le racisme et la discrimination systémique.
Il est urgent de se doter d’un véritable programme d’équité en matière d’emploi qui refléterait la diversité du Québec, avec des ressources adéquates, une obligation de résultat et un échéancier précis, mais rien n’indique que ce problème se résoudrait par les palabres d’une commission d’enquête.
LE CHAÎNON MANQUANT : LA VOLONTÉ POLITIQUE
Est-il judicieux d’engager des fonds publics dans une autre commission qui, à l’instar de toutes celles que nous avons connues, débouchera sur des changements cosmétiques, alors que la problématique de la discrimination systémique est largement documentée?
Le Conseil du trésor, qui en a le mandat, a toutes les ressources pour faire un diagnostic rigoureux de la situation et proposer un programme réaliste et réalisable.
Ce qu’il faut, avant tout, c’est une véritable volonté politique et un engagement réel d’un «porteur de ballon» crédible au sein du gouvernement, qui va y croire assez pour mettre sa tête sur le billot pour le défendre et le mettre en oeuvre.