La Russie fait monter la pression en Crimée
Moscou déploie des batteries de missiles
KIEV | (AFP) La tension entre la Russie et l’ukraine à propos de la Crimée s’est accrue hier avec l’annonce par Moscou du déploiement sur place de systèmes de défense antiaérienne et antimissile dernier cri S-400.
L’UE, par la voix de sa chef de la diplomatie Federica Mogherini, a appelé, à la suite de Washington, à éviter «toute action qui pourrait mener à une nouvelle escalade», et a réaffirmé son soutien à la «souveraineté» de l’ukraine.
«L’union européenne condamne et ne reconnaît pas l’annexion illégale de la Crimée» par la Russie en 2014, a rappelé Mme Mogherini.
9500 MORTS
Ce déploiement était attendu, un haut responsable russe l’ayant annoncé le mois dernier, mais il intervient à un moment où le ton est monté entre Moscou et Kiev, avec les accusations les plus graves échangées depuis des mois.
L’annexion de la Crimée a été suivie par un conflit dans l’est de l’ukraine avec des séparatistes prorusses appuyés, assurent Kiev et les Occidentaux, par l’armée russe, qui a déjà fait plus de 9500 morts.
« SABOTEURS-TERRORISTES »
À l’origine de cette nouvelle crise, les services de renseignement russes (FSB) accusent Kiev d’avoir envoyé en Crimée des groupes de «saboteurs-terroristes», avec lesquels des affrontements ont causé la mort, selon Moscou, d’un agent du FSB et d’un militaire russe.
Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a affirmé que la Russie pourrait rompre les relations diplomatiques avec l’ukraine.
Kiev, qui a placé ses troupes en état d’alerte le long de la ligne de démarcation avec la Crimée et dans l’est, a rejeté ces accusations et a répliqué hier, par la voix du ministère de la Défense, que «l’ennemi prévoit des provocations de masse le long de la ligne de front dans l’est de l’ukraine, qui seront suivies d’accusations selon lesquelles la partie ukrainienne ne respecte pas les accords de Minsk».