L'autre grosse pointure
Ça ne pouvait mieux tomber. Michael Phelps termine son aventure olympique, et du même coup sa carrière à Rio, au moment où les Jeux débutent pour Usain Bolt, pour qui il s'agira aussi selon toute vraisemblance d'une dernière participation.
On parle ici des deux athlètes les plus dominants, non seulement de leur discipline respective, mais possiblement de toute l'histoire des Jeux olympiques. L'un a tout raflé à la piscine et l'autre surclasse ses adversaires en athlétisme depuis 2008, y compris à l'épreuve la plus prestigieuse des Jeux olympiques, le 100 m masculin.
Lequel est le plus grand olympien entre les deux? En se fiant strictement au nombre de médailles, la balance penche en faveur de Phelps. Mais si Bolt réussit à nouveau un triplé (l'or au 100 m, au 200 m et au 4 x 100 m), il y aura matière à débat.
Le nombre élevé d'épreuves en natation a permis à Phelps d'accumuler plus de médailles. S'il existait un 100 m, un 200 m et un 4 x 100 m à reculons, Bolt compterait probablement une vingtaine de médailles d'or lui aussi.
Son entrée en scène est prévue pour 10 h ce matin, avec la présentation des huit courses de premier tour au 100 m. Il devrait se qualifier sans difficulté pour les demi-finales de demain soir.
UN PETIT NOUVEAU
Au Canada, l'épreuve du 100 m risque d'être davantage suivie cette année puisque pour la première fois en 20 ans, soit depuis la médaille d'or de Donovan Bailey à Atlanta, un Canadien a de légitimes chances de monter sur le podium.
En 2000 à Sydney, Bailey et Bruny Surin étaient de la partie, mais les meilleures années de Bailey étaient déjà derrière lui et Surin n'était pas complètement rétabli d'une blessure. Par la suite, le Canada n'a pas vraiment été dans le coup en 2004 à Athènes ni en 2008 à Pékin. Et bien que Justyn Warner ait fourni un bel effort à Londres il y a quatre ans, atteignant les demi-finales, ce ne fut pas suffisant pour rivaliser avec les sprinters jamaïcains et américains.
Mais cette année, tous les espoirs sont permis du côté du Canada avec le jeune Andre De Grasse qui, en l'espace d'un peu plus d'un an, est passé d'illustre inconnu à vedette de l'athlétisme.
C'est en 2015 que De Grasse a fait écarquiller les yeux des observateurs et de ses adversaires. En plus de mettre la main sur l'or au 100 m aux Jeux panaméricains de Toronto, où, il faut le préciser, plusieurs gros noms étaient absents, il s'est hissé sur le podium aux championnats du monde, il y a presque un an jour pour jour. Lors de cette dernière compétition, il a terminé à égalité au troisième rang, derrière Bolt et Justin Gatlin.
Peut-il répéter pareil exploit cette fin de semaine sur la plus grande scène qui soit, face à un Usain Bolt qui voudra partir la tête haute?