Le Journal de Quebec

UNE BAIGNADE SURVEILLÉE

Stephanie Horner ne s’inquiète pas de l’eau dans la baie de Rio

- alain bergeron

RIO DE JANEIRO | Il a suffi que des experts brésiliens lancent une première alerte il y a quelques années pour que les médias internatio­naux s’emballent: «L’épreuve de nage de 10 km des Jeux de Rio se déroulera dans de l’eau impropre à la baignade», avisait-on. Il semble maintenant que les microbes et autres bactéries aient trouvé plus forts qu’eux.

«Ça ne m’inquiète pas trop», observe Stephanie Horner avec un calme olympien, pour reprendre l’expression de circonstan­ce.

Comme les 25 autres concurrent­es inscrites à l’épreuve qui se déroulera lundi, la Québécoise pourra faire une reconnaiss­ance du parcours pour la première fois aujourd’hui.

Les nageuses empruntero­nt quatre boucles à Fort Copacabana, une pointe à proximité de la célèbre plage du même nom qu’occupaient les forces armées brésilienn­es avant que leurs installati­ons ne soient converties en musée, en 1987.

Le niveau d’alerte sur la qualité de l’eau y a été revu à la baisse durant la dernière année. Un comité médical de la Fédération internatio­nale de natation amateur (FINA) n’avait décelé aucun problème de santé chez les 50 nageurs ayant participé à l’épreuve-test d’il y a un an dans ces eaux.

Ce suivi se voulait une réplique à une étude scientifiq­ue qui avait été commandée par l’agence Associated Press et qui révélait un niveau de risque de contaminat­ion virale 1,9 million de fois supérieur à un niveau jugé inquiétant selon les normes aux États-unis et en Europe. Avaler l’équivalent de trois cuillérées d’eau suffirait à rendre malade, prétendait l’étude!

«Ça ne m’inquiète pas, parce qu’il y a beaucoup de monde qui a déjà nagé dedans et les médecins disent que l’eau se compare à celle qu’on retrouve à Vancouver», tempère la nageuse originaire de Beaconsfie­ld, qui s’entraîne à Victoria depuis qu’elle s’est convertie à la nage en eaux libres après des participat­ions en piscine aux Jeux de Londres et de Pékin.

VACCINÉS

Horner et l’autre nageur canadien Richard Weinberger, médaillé de bronze en 2012, ont reçu le vaccin d’usage contre la diarrhée du voyageur. Cette prévention devrait suffire, croient-ils.

«S’il y avait des risques, on nous aurait avisés», affirme la Québécoise de 27 ans.

Avec une 11e place au 400 m style libre en 2008 comme meilleur résultat individuel, cette diplômée en commerce de l’université de Victoria se consacre depuis deux ans à sa transition dans la natation vers le large. Les doutes soulevés sur la qualité de l’eau de Rio ne gâchent pas son plaisir. Une course de 10 km dans le fleuve Rio Negro en Argentine, en février 2015, lui avait souhaité la bienvenue dans ce type de compétitio­n.

«Je savais dans quoi je m’embarquais», dit-elle de son passage dans les eaux libres.

«J’ai fait d’autres courses où j’ai été super malade et je me dis qu’il n’y a pas qu’ici qu’il peut y avoir des risques. Ça peut arriver n’importe où et dans n’importe quelle eau.»

Bonne baignade, alors!

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Stephanie Horner dit ne pas se soucier des questions soulevées sur la qualité de l’eau à la plage de Copacabana et souhaite terminer dans les 20 premières lundi. « Je suis tellement focus sur ma course que je veux juste me concentrer sur ce que j’ai à...

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