Québec montre les dents
Le gouvernement ne se sent pas lié par le rapport du comité sur les chiens dangereux
SAINT-AUGUSTIN-DE-DESMAURES | Le gouvernement Couillard examine toujours la possibilité d’interdire les pitbulls sur le territoire québécois dès cet automne.
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, assure qu’il ne se sent pas lié par le comité sur les chiens dangereux, qui ne recommande pas de bannir cette race de chien.
Dans son rapport préliminaire, le groupe de travail préconise seulement d’encadrer la possession des chiens dangereux, de responsabiliser leurs propriétaires et de mettre en place un processus de signalement des morsures.
«Le rapport n’est pas la décision du gouvernement, le rapport c’est quelque chose qu’on utilise dans notre processus pour en venir à prendre des décisions, a tenu à préciser le ministre Coiteux samedi, en marge du Congrès des jeunes libéraux, qui se déroulait en banlieue de Québec. C’est nous qui représentons l’intérêt public, le gouvernement, ce n’est pas le comité qui décide».
L’INTERDICTION TOUJOURS SUR LA TABLE
Une interdiction pure et simple des pitbulls en sol québécois est toujours sur la table. «Il n’y a absolument rien d’exclu, l’important c’est d’assurer la sécurité du public», a-t-il insisté.
Son collègue ministre de la Santé pousse fort en ce sens. En sa qualité de médecin, Gaétan Barrette a déjà été à même de constater les dégâts d’une attaque de ce type de chien.
«Le pitbull, en plus de son agressivité, peut infliger une morsure qui est très, très dommageable, c’est très connu, il n’y a pas de révélation là. Ça devient une question de sécurité publique», a-t-il plaidé.
«Ce sont des dommages considérables, dans certains cas des dommages permanents. On ne parle pas simplement d’esthétique, les enfants qui se font mordre le visage... sans nommer de cas précis, il y a des enfants qui ont des déficits fonctionnels à vie!»
PLUS DE RISQUE, SELON BARRETTE
Si le risque zéro n’existe pas, il y a plus de risque avec le pitbull qu’avec d’autres races de chiens, selon M. Barrette. «Je pense que c’est un chien dangereux», insiste-t-il.
Un avis que ne minimise pas Martin Coiteux. Selon lui, une opinion comme celle de Gaétan Barrette «est très importante». «D’ailleurs, le comité de travail consulte des médecins», dit-il.
Le groupe de travail doit remettre son rapport final au gouvernement le 31août. Le ministre de la Sécurité publique promet d’agir promptement, dès cet automne.